Evil Cult

Un texte signé André Quintaine

Hong Kong - 1993 - Wong Jing
Titres alternatifs : Kung Fu Cult Master
Interprètes : Jet Li, Chingmy Yau, Sharla Cheung Man, Sammo Hung, Ngai Sing, Gigi Lai Chi, Richard Ng, Francis Ng

Alors qu’il est enfant, Chang Mo-kei se retrouve au centre d’un conflit entre différents clans. Son père sait où se cache un renégat recherché par les autres clans mais refuse, par loyauté, de donner l’information. Il préfère se suicider plutôt que de trahir son compagnon. Sa femme le suit dans la mort. Quant à Chang Mo-kei, il est touché par un virus qui l’empêche d’apprendre le kung-fu. Devenu adolescent, Chang Mo-kei est victime de la trahison de l’un de ses camarades. En se sauvant, il atterrit chez un étrange maître exilé, attaché à une pierre ronde qu’il fait rouler pour pouvoir se déplacer. Celui-ci le guérit de sa maladie et lui enseigne sa technique martiale. Ainsi armé, il s’en va mettre de l’ordre au sein des différents clans qui se font des petites guerres entre eux… Cela ne se sent peut-être pas trop à la lecture de ce résumé, mais EVIL CULT est particulièrement brouillon, que dis-je, il est complètement brouillon.
Une fois que Chang Mo-kei/Jet Li a appris à se battre, le scénario devient complètement confus et on ne comprend plus rien du tout à ce qui se passe à l’écran. De toute façon, ce n’est pas forcément nécessaire puisque EVIL CULT met surtout en avant l’action, et l’action avec un grand A.

Ca court et ça saute dans tous les sens, et, comme on se trouve dans une période du cinéma HK où Tsui Hark a laissé son empreinte, l’art martial présent ici est largement teinté de fantastique et surtout de grosses excentricités. Le film ressemble en effet beaucoup à ce que fait Tsui Hark. Le problème est que le scénario est tout aussi brouillon que les scènes d’action, voire même incompréhensible. Dès le départ, je me suis vu obligé de voir par deux fois la scène d’introduction tellement les explications qui y étaient données étaient compliquées. Là, une voix-off nous raconte la naissance de différents clans autour de la fabrication de deux épées légendaires. En quelques secondes, le narrateur nous balance une flopée de noms de clans, puis de noms de chefs de clans, puis de noms de guerriers. Etait-ce bien nécessaire ?
Cette quête vers la complication témoigne d’ambitions qui ne sont pas, et de loin, au niveau du résultat final. Le film se termine en queue de poisson, annonçant une suite. Mais, cette suite n’est jamais parue et l’on reste donc sur une impression cruelle de produit pas fini.

Wong Jing espérait sans doute mieux pour son bébé. Le film fait toujours penser à quelque chose de grandiose, tout comme son HIGH RISK par exemple. Casting impressionnant (Sammo Hung, Jet Li, Chingmy Yau et même Francis Ng), figurant par dizaines lors de scènes de combats presque épiques, décors gigantesques, effets-spéciaux-en-veux-tu-en-voilà… Pourtant, On ne peut que constater que EVIL CULT est plutôt inepte. Sans fin, brouillon, trop compliqué pour le scénario finalement simplet qu’il met en scène, on a rapidement l’impression qu’il s’agit d’un film tout simplement vain. On ne ressent pas véritablement d’ennui, certes, mais on ne s’y intéresse pas non plus. Heureusement, EVIL CULT reste tout de même divertissant. Les moyens mis en œuvre pour faire aboutir ce film ne se voient sans doute pas au niveau qualitatif, par contre, ils se voient à l’écran.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

Share via
Copy link