Un texte signé Yannik Vanesse

USA - 1992 - Fred Olen Ray
Interprètes : David Carradine, Arte Johnson, Dick Miller

Dossierretrospective

Evil Toons

Un homme mystérieux entre dans une sinistre maison, un livre à la main. Cet ouvrage lui parle, se moquant de lui. Il se pend pour empêcher le livre de nuire, mais ce dernier disparaît, promettant qu’il reviendra. Longtemps après, un groupe de jeunes demoiselles peu vêtues se rendent dans cette demeure, le temps d’un week-end, pour la nettoyer de fond en comble. Elles vont recevoir le livre, et un démon de dessin-animé va en jaillir pour s’en prendre à elles.

Fred Olen Ray, réalisateur de ce EVIL TOONS, possède une filmographie des plus cohérente, à base de cinéma bis, d’horreur et de bikini (HOLLYWOOD CHAINSAW HOOKER, BAD GIRLS FROM MARS, ou encore très récemment SUPER NINJA BIKINI BABES). EVIL TOONS, que Fred Olen Ray scénarise autant qu’il le réalise et le co-produit, ne détonne ainsi pas dans sa filmographie. Au sein de son film, nous retrouvons la légende du bis qu’est David Carradine, connu pour ses grands rôles (la série « Kung-Fu », KILL BILL) mais qui a aussi joué dans nombre de productions plus modestes et plus bisseuses (DEATH RACE 2000). Dick Miller incarne ici le patron de nos charmantes demoiselles, et, lui aussi une légende du fantastique, a joué avec les plus grands. On le trouve au casting de PIRANHA, HURLEMENT, ou encore TERMINATOR. Bien entendu, la part belle est offerte au casting féminin. On retrouve Monique Gabrielle, qui a joué Emmanuelle dans EMMANUELLE 5. Suzanne Ager est au casting de THE BIKINI CARWASH COMPANY, film au titre laissant rêveur. Madison apparaît entre-autre dans JAIL BABES et Barbara Dare dans SEX ASYLUM 2. Sans surprise, les actrices se révèlent ainsi peu farouches, et dévoilent à la moindre occasion leurs formes affriolantes.

Dès les premières images, le spectateur sait qu’il est dans une série B qui s’assume complètement. Les personnages sont tous plus clichés les uns que les autres, tout comme la maison qu’ils doivent nettoyer, qui semble sortie d’un film de maison hantée. Ainsi, nous avons l’étrange voisin voyeur, un peu lourd et légèrement malsain. Le patron est un beauf légèrement pervers (ce qui permet de faire des gros plans sur leurs jolies fesses, moulées dans de petits shorts), et les jeunes femmes assument complètement la caricature qu’elles incarnent (entre-autre, nous découvrons la nymphomane et la jeune femme coincée mais intellectuelle, avec lunettes et qui sait lire le latin). David Carradine y joue une sorte de chasseur de sorcières, et le livre semble tout droit sorti d’EVIL DEAD (d’ailleurs, la manière d’amener le démon dans EVIL TOONS est identique au chef d’oeuvre de Sam Raimi). Le côté cliché ne s’arrête pas là, avec un orage dès que le soleil se couche, par exemple. Le jeu d’acteur n’est pas des plus intenses (et le doublage français complètement à l’ouest n’aide pas), et, avec des personnages pas forcément très intéressants, les séquences d’expositions peuvent apparaître comme un peu trop longue. Cependant, quand l’horreur s’invite, le spectateur a l’air de se retrouver dans un théâtre, les actrices surjouant, courant à droite ou à gauche, prenant une longue inspiration avant de pousser un hurlement, et l’effet colle assez bien à l’ambiance du métrage.
Ainsi, les séquences d’expositions ne durent pas trop longtemps, et rapidement, Fred Olen Ray fait en sorte qu’une de ses actrices fasse un strip-tease quasi intégral, avant d’essayer de dévergonder la jeune femme coincée du groupe. Le côté inutile de la scène fait immanquablement sourire, et amène une des particularités les plus intéressantes du film : l’accumulation de plans nichons. En effet, les actrices vont montrer leurs seins le plus souvent possibles. Pour se regarder dans la glace, se changer fréquemment, et à chaque attaque du monstre, dans la bagarre, les vêtements seront arrachés au niveau de la poitrine.
Fred Olen Ray sait comment faire plaisir à ses spectateurs, et ne cherche ainsi que l’efficacité. Il libère donc rapidement un monstre de dessin-animé, qui va s’en prendre à la nymphomane du groupe. La séquence est drôle, plutôt bien faite, et légèrement sanglante, et il est tout simplement dommage que d’autres monstres de cartoon n’apparaissent pas dans le film.
En effet, après ce premier meurtre, le démon prend l’apparence de la jeune femme et s’en va à la chasse aux autres (encore une référence à EVIL DEAD). L’ambiance est détendue, entre érotisme léger, humour un peu gras, et jeu d’acteur raté, et le résultat est des plus plaisant.
Certes, le spectateur n’assiste pas à un grand moment d’horreur, mais à une série B volontaire, entre gros plan sur les poitrines des actrices et courses-poursuites dans la maison. Et, EVIL TOONS n’étant pas très long, il se termine avant que le concept ne s’essouffle, sur une fin prouvant que le réalisateur ne se prend pas vraiment au sérieux. Ainsi, le seul point négatif du film, est la présence d’un seul monstre, et le métrage permet de passer un très bon moment.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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