Fear the Walking Dead – Saison 1

Un texte signé André Cote

À Los Angeles, une famille se retrouve témoin d’une mystérieuse épidémie qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes : dorénavant, quand une personne meurt, elle revient à la vie en zombie.

Dès qu’une série rencontre le succès et touche un public de plus en plus large, un spin-off ne tarde pas à pointer le bout de son nez. C’est dans l’ordre des choses. Effectivement, il est trop tentant pour un producteur de capitaliser (désolé pour le terme comptable) sur une de leurs productions pour la décliner et faire perdurer les recettes sur le long terme. Autrement dit, il s’agit ni plus ni moins d’une tentative pour transformer ce qui aurait pu être un cas isolé en franchise avec une image de marque.

Le principal souci concerne alors la cohérence globale de l’ensemble. C’est bien simple, il faut éviter à tout prix que ledit spin-off ne marche sur les plates-bandes de la série originale : THE WALKING DEAD, en l’occurrence. Pour ce faire, le parti-pris des auteurs de FEAR THE WALKING DEAD n’est pas de placer leur histoire « au même moment dans une autre ville », donc en parallèle (ce qui aurait pu laisser présager des cross-over avec la première série, rendant les deux séries dépendantes l’une de l’autre), mais de la situer « avant » les événements décrits dans la série d’origine, permettant ainsi d’explorer tout un pan de l’univers qui n’est, jusque-là, qu’à peine esquissé. Cela a l’avantage de rendre FEAR THE WALKING DEAD autonome (n’importe qui peut la voir sans avoir vu un seul épisode de THE WALKING DEAD) et complémentaire, puisque des éléments des deux séries peuvent s’y retrouver en écho, comme le processus de la contamination et l’évolution de l’épidémie.

Sur ce, afin de rendre les deux productions bien distinctes, même si nous retrouvons plusieurs similitudes entre elles (cette prédilection pour un traitement intimiste au détriment de l’action, notamment), chacune semble avoir leurs propres références. Ainsi, THE WALKING DEAD s’inspire ouvertement des films d’horreur comme 28 JOURS PLUS TARD et L’ARMEE DES MORTS, alors que l’influence de FEAR THE WALKING DEAD apparaît, elle, venir de I AM LEGEND de Francis Lawrence (la partie en flashback) et THE CRAZIES en raison des thématiques suivantes : la prise de conscience des personnages, ces derniers réalisant que leur univers quotidien a basculé vers un avenir incertain, et les effets néfastes de la loi martiale sur les citoyens. Cela s’en ressent aussi dans la production design et la photographie : si dans THE WALKING DEAD le temps paraît toujours nuageux, dans FEAR THE WALKING DEAD le ciel est toujours dégagé mais les personnages semblent écrasés par un soleil de plomb.

Alors, évidemment, avec tout ça, FEAR THE WALKING DEAD s’inscrit dans un autre registre que la série d’origine : la présence de zombies est plus rare, l’épidémie n’étant qu’à ses débuts. De ce fait, ce spin-off s’avère plus proche du thriller aux accents horrifiques que du pur film d’horreur. Cela pourra en décevoir beaucoup qui trouveront que la série avance trop lentement. En somme, cette première cuvée s’avère prévisible, surtout si l’on suit en parallèle THE WALKING DEAD, mais les personnages s’avèrent suffisamment attachants pour que l’on y adhère.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood

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