Feast 2: Sloppy Seconds

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2008 - John Gulager
Interprètes : Jenny Wade, Clu Gulager, Diane Goldner, Martin Klebba

Trois après l’excellente surprise constituée par FEAST premier du nom, un film d’horreur aux envolées comiques issus d’un développement peu commun (dans le cadre d’une émission de télé-réalité parrainé par Matt Damon), l’équipe est de retour, à la fois devant et derrière la caméra. Délaissant au passage ses mentors (Matt Damon, donc, mais aussi Wes Craven à la production) FEAST II est produit par les frères Weinstein qui lancent d’un seul coup pas un mais deux films. En effet, FEAST II est suivi d’un FEAST III qui constitue sa séquelle immédiate.
Le lendemain de l’attaque des monstres contre un bar en rase campagne (cf FEAST premier du nom), Biker Queen, une motarde chef de gang arrive sur les lieux du drame pour rechercher celle qu’elle aime et avec qui elle avait rendez-vous. Elle découvre le seul survivant du massacre, le vieux barman, sacrément blessé. Réalisant que son amie est morte, la Biker Queen cherche vengeance. Lorsque le barman lui apprend que le responsable de la mort de son amie vit dans le village voisin, la Biker Queen rejoint son gang de motardes lesbiennes légèrement vêtues, avec le vieux barman, et décide de mener une expédition punitive. Elle ignore alors que le village est attaqué par les monstres qui ont décimé le bar.
Là où FEAST se posait en modèle d’efficacité et de concision scénaristique pour trancher assez vite dans le vif du sujet, FEAST II prend un peu plus son temps. Conscients que tout avait été pratiquement raconté dans le premier opus, les scénaristes détournent habilement les codes du film de siège pour faire évoluer leurs personnages dans une ville fantôme sans pour autant les immobiliser dans un lieu unique. Cette nouvelle dynamique s’avère ainsi salvatrice et permet non seulement d’instaurer une tension permanente (la peur d’une attaque soudaine en plus des brouilles entre personnages) mais aussi de rythmer le récit. En effet, les personnages n’évoluent pas tous ensemble mais sont éparpillés par grappes dans divers recoins de la ville, à la merci des monstres. Et ceux-ci, à l’instar du premier opus, ne font pas dans la dentelle : la mise en scène nerveuse de Gulager magnifie le déluge de gore qui sévit dans son film. Les attaques sont violentes, les corps disloqués, décapités, éventrés, énuclées, sans oublier les traits d’humour dans les moments où l’on s’y attends le moins (l’immense verge du nain catcheur, l’autopsie du monstre et ses conséquences « gazeuses »). D’un mauvais goût jusqu’au boutiste assumé (le monstre qui viole un chat), sexy, vulgaire, ignoble voire complaisant (un hommage ultra-violent à la fameuse bagarre de INVASION LOS ANGELES de Carpenter entre le vieux barman et la jolie blonde qui l’a laissé pour mort avant de s’enfuir dans le premier opus), FEAST II : SLOPPY SECONDS est de ces bandes enragées tournées pour se faire plaisir et faire plaisir à son public. Aucun ennui à l’horizon, le film rebondit sans cesse sur de nouvelles idées lorgnant parfois sur le comic-book (la catapulte à nain pour passer d’un bâtiment à l’autre) pour devenir en quelque sorte un film-somme, hommage à une certaine culture geek sans pour autant se transformer en dictionnaire de citations. Le seul bémol du film est sa fin abrupte en pleine action, ouvrant un peu trop opportunément sur le troisième opus.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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