Final Exam

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 1981 - Jimmy Huston
Interprètes : Cecile Bagdadi, Joel S. Rice, Ralph Brown, DeAnna Robbins

Dans une petite université de Caroline du Nord, les étudiants s’apprêtent à passer leurs examens de fin de semestre. C’est le moment que choisi un mystérieux tueur pour commettre une série de meurtre sur le campus.
1981 : le slasher est un genre en pleine explosion, grâce, bien entendu à des œuvres comme HALLOWEEN (John Carpenter, 1978), VENDREDI 13 (Sean S. Cunnigham, 1980) mais également des films moins connus comme CARNAGE (THE BURNING, de Tony Maylam, 1981). En parallèle, les comédies de campus sont très bien accueillies au box-office local. L’idée de Jimmy Huston est alors de mélanger ces deux genres aux antipodes l’un de l’autre pour en tirer un projet susceptible de trouver un large public. Ainsi, FINAL EXAM démarre comme un slasher de la plus pure tradition, avec ses amoureux qui se bécotent en voiture dans un coin isolé. On frôle même la légende urbaine lors de l’attaque du tueur, c’est dire si l’atmosphère est réussie. Pour le spectateur actuel, cette ouverture a le mérite de situer le film dans un bon vieux courant vintage, même si certaines maladresses et une totale absence d’hémoglobine nuit un peu à l’ensemble. Les choses se gâtent ensuite. FINAL EXAM sombre dans la « teen comedy » en mettant en scène des personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres (le nerd efféminé, la brute sportive, la délurée, la bonne fifille…) et horripilant au point de souhaiter leur mort immédiate…qui ne viendra pas tout de suite. En effet, cinquante minutes séparent le premier meurtre du deuxième. Et si, à ce moment-là, le rythme s’accélère et que le film sombre enfin dans l’horreur, le mal est fait : tout le monde se fiche éperdument de ce qui peut bien arriver au casting ! Ne se situant nulle part entre les deux genres choisis, FINAL EXAM échoue à devenir un slasher de table, un film mineur qui assurerait un minimum le spectacle. Lent, peu rythmé, empli de blagues vaseuses assurées par des comédiens en roue libre, FINAL EXAM rate le coche et achève de se fourvoyer en loupant la figure de style du slasher, à savoir l’iconisation de son tueur. Ici, il agit à visage découvert (mais on ne distingue pas ses traits, ce qui est ridicule car lorsqu’on les découvre à la fin du film, on ne sait toujours pas de qui il s’agit, ni quelles sont ses motivations, tout juste pouvons-nous à peine les supputer) et se sert d’un simple couteau pour commettre ses crimes. Bref, il pourrait s’agir du boucher du coin venu s’entraîner à tailler dans le filet. Au final, ce FINAL EXAM reste néanmoins un film à voir tant il compile toutes les erreurs possibles et imaginables en matière de slasher. Long, lent, ennuyeux, lourd, aux meurtres rares et absolument pas graphiques, ce film de Jimmy Huston (dont le seul fait marquant de la suite de sa carrière fut d’avoir co-scénarisé DEUX FLICS A CHICAGO de Peter Hyams) a le mérite de constituer un pense bête pour éviter les erreurs aux futurs réalisateurs de genre.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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