retrospective

First Mission

Avec un titre comme FIRST MISSION, on s’attend forcément à un film d’action, surtout quand on sait que le tandem Jackie Chan-Sammo Hung est de la partie. Hélas, on se rend vite compte qu’on a affaire à un ersatz de kung-fu comédie typique années 80 : des bruitages et des thèmes musicaux à base de synthés ultra pompeux, du jeu d’acteurs guère passionnant, le tout servi par un script plutôt kitsch.
Dans l’idée, Dodo (Sammo Hung) et Tat (Jackie Chan) font penser à Lennie et George du célèbre bouquin de Steinbeck. Le premier, la trentaine bien passée, est plutôt simple d’esprit. Il incombe donc au second de prendre en charge son frère, avec tous les problèmes qui vont avec. Ainsi, afin de veiller sur Dodo, Tat sacrifie bien des choses : sa carrière, sa vie amoureuse… Jusqu’au jour où on lui propose un poste de marin, son rêve de toujours…
Soyons clair : l’action s’avère quasi inexistante dans FIRST MISSION. Il y en a un zest au début, lors d’une séquence d’entraînement de l’ex équipe de Swat dans laquelle était Tat avant qu’il ne rejoigne la police locale. Puis, c’est le néant total jusqu’au final se déroulant dans un immeuble en construction. Ce chantier est d’ailleurs parfaitement exploité par les chorégraphes qui arrivent (enfin) à dynamiser l’histoire via divers enchaînements bien trouvés entre Jackie Chan et les autres cascadeurs. Mention spéciale à l’utilisation de grenades poussant les méchants de l’histoire à sauter très haut de l’immeuble en question.
En dehors de ça, les touches comiques du film sont un peu lourdes à digérer. Sammo Hung n’a pas peur de l’auto dérision, comme on le voit au détour d’une scène le montrant en train de jouer avec son canard dans son bain. Des contextes qui prêtent à sourire, certes, mais qui sont loin de certaines scènes vraiment hilarantes comme Stephen Show et d’autres réalisateurs hongkongais ont pu le faire. Sammo Hung semble définitivement plus convaincant dans des réalisations au ton sérieux, comme L’EXORCISTE CHINOIS. Même en temps qu’acteur, il a encore prouvé récemment qu’il tenait la route en tant que bandit crapuleux avec SHA PO LANG, plus connu sous l’abréviation SPL.
Jackie Chan également est amener à faire dans le larmoyant ici. Et, là aussi, on préfère quand même le voir combattre plutôt que pleurer dans les bras de son frère simplet… C’est un peu le syndrome de son NEW POLICE STORY : de l’action musclée, bien filmée, mais trop de passages pseudo dramatiques, quand ce n’est pas du romantisme à l’eau de rose. Non pas que cela soit une tare en soit ; c’est juste que cela n’apporte rien d’intéressant au récit qui, du coup, traîne en longueur.
Les auteurs d’IL ETAIT UNE FOIS EN CHINE 6 et du MARIN DES MERS DE CHINE ont donc voulu prouver leurs talents d’acteurs dans un registre émotionnel. Le résultat n’est certes pas catastrophique, mais il est clair que ce n’est pas dans ce domaine qu’ils brillent le plus.

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