Dossierretrospective

GAMERA CONTRE BARUGON

Deuxième volet de la saga consacrée à la tortue géniale, GAMERA Vs BARUGON débute par un bref récapitulatif de l’épisode antérieur puis enchaine sur les nouvelles aventures (en couleur cette fois) de la créature. Envoyée dans l’espace en direction de la planète Mars, Gamera a croisé la trajectoire d’une météorite inévitablement radioactive qui l’a libérée de sa fusée. Par conséquent, le monstre revient sur Terre et se nourrit d’énergie…Le long-métrage effectue alors une pause pour introduire une poignée de personnages menés par le vétéran de la Seconde Guerre Mondiale Hirata. Ce-dernier a découvert, vingt ans plus tôt, une immense opale dans une grotte perdue de la jungle de Nouvelle Guinée. A présent, aidé de son frangin Keisuke et de deux amis, il décide de récupérer la précieuse gemme. Arrivés dans un village resté à l’âge de pierre, nos bourlingueurs rencontrent Karin, belle demoiselle qui, refrain connu, les conjure de ne pas s’approcher de la grotte supposée hantée par un esprit maléfique. Après d’interminables aventures, la plupart des membres de l’expédition périssent tandis que Karin et Keisuke rejoignent le Japon. La supposée opale se révèle, en réalité, l’œuf d’une monstruosité nommée Barugon qui devient rapidement gigantesque et entame une croisade dévastatrice en crachant un rayon glacial. L’énorme lézard cornu détruit tout sur son passage puis croise la route de Gamera. Le duel peut commencer…
Sans surprise, GAMERA Vs BARUGON se conforme, en grande partie, aux clichés du Kaiju. Cependant, cet épisode parvient à garder une tonalité sérieuse de bon aloi et évite l’infantilisme du reste de la saga. Davantage intéressé par ses personnages, Shigeo Tanaka (dont ce sera l’unique incursion au royaume de la tortue) prend le temps de les caractériser et d’offrir une motivation relativement crédible à leurs différentes actions. Certes, cela entraine de sérieux problème de rythme durant la première partie du métrage qui parait souvent bien longuet, les destructions massives attendues se faisant quelque peu désirer. Heureusement, lorsque les passages explosifs surviennent ils s’avèrent réussis et rivalisent sans peine avec les meilleurs GODZILLA de la même époque. Les diverses tentatives militaires d’arrêter Barugon, commentées de manière très documentaires en voix off, échouent toutes l’une après l’autre mais maintiennent un minimum de suspense et d’intérêt quoique l’issue finale ne fasse aucun doute.
De manière tout aussi prévisible, Gamera débute cet épisode en incarnant une force ravageuse impossible à stopper avant d’effectuer, sans explication, son « face turn » durant le climax. Le monstre cesse d’être menaçant et devient, dès lors, le gentil défenseur de la Terre qu’il restera dans tous les épisodes ultérieurs.
Plus réussi que le liminaire GAMERA, ce second opus reste d’ailleurs un des plus efficaces de toute la saga, en grande partie grâce à son ton, nettement plus sérieux et adulte. C’est d’ailleurs le seul épisode à ne pas placer en tête de distribution un horripilant gamin. Malgré tout, ce GAMERA Vs BARUGON peine à passionner, la faute à une durée bien trop élevée pour le matériel disponible (1h40 !), à un rythme languissant (cette première partie !) et à une présence de Gamera bien restreinte (excepté durant le climax, la tortue n’apparait que par intermittence) qui risque de froisser ses fans. L’animal semble d’ailleurs avoir été greffé en dernière minutes sur un scénario qui ne nécessitait probablement pas sa présence.
Toutefois, GAMERA vs BARUGON demeure un divertissement correct pour les amateurs de Kaiju Eiga qui apprécieront son scénario plus développé que de coutume, ses personnages moins schématique et son absence de naïveté juvénile appréciable. Le combat final, à coup de rayon mortel et d’arc-en-ciel luminescent, dégage même une appréciable énergie dans le petit monde des monstres géants nippons.

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