Ghidorah The Three Headed Monster

Un texte signé Eric Escofier

Japon - 1964 - Inoshiro Honda
Interprètes : Yosuke Natsuki, Yuriko Hoshi

Alors que les scientifiques remarquent une très forte hausse de la température au Japon (plus de 28° C au mois de février), de curieux évènements se produisent. Un météore vient de s’écraser dans une région montagneuse et une princesse est mystérieusement enlevée en plein vol alors que son avion explose. Celle-ci réapparaît en annonçant la prochaine venue de Rodan et de Godzilla… C’est ainsi que la prophétie se réalise, Rodan que l’on croyait mort réapparaît et Godzilla surgit du fond des mers et commence à détruire un navire ! Un autre évènement se produit avec l’arrivée du Roi Ghidrah, une espèce de dragon volant à trois têtes qui crache des éclairs. L’apocalypse est proche mais voici qu’interviennent les deux jumelles lilliputiennes : les Aelinas gardiennes de la chenille Mothra qui se repose sur une île. Avec l’aide de cette dernière, Godzilla et Rodan vont se coaliser afin de chasser Ghidrah. Tout retournera dans l’ordre et la Princesse retrouvera sa véritable personnalité.
Ce qui a de bien chez Inoshiro Honda, c’est que le peuple nippon oublie très vite les terribles destructions causées par les monstres. On reconstruit et puis par la magie du cinéma, tout repart vers de nouvelles catastrophes. A peine sorti de la terrible bataille entre Godzilla et Mothra la même année, voici qu’Honda nous gratifie d’un casting assez alléchant avec un jack pot constitué d’un époustouflant trio : Godzilla, Mothra et Rodan avec en prime et en bonus l’arrivée d’une nouvelle créature très proche de l’Hydre (Ghidrah). A travers une intrigue policière (le rapt de la Princesse), on découvre donc ce quatuor évoluant dans un superbe cinémascope en couleurs qui nous montre un spectacle émotionnel des plus farfelus. En effet, pour la première fois dans l’histoire du cinéma fantastique japonais, les monstres deviennent sensiblement humains. Ici, Mothra s’adresse à Godzilla et Rodan dans son jargon afin qu’ils cessent leurs chamailleries mesquines et qu’ensemble, ils chassent le Roi Ghidrah. Et là, ô merveille du cinéma, on assiste à une bataille des plus spectaculaires dans laquelle Godzilla tient Ghidrah tandis que Mothra, perché sur la tête de Rodan, répand son liquide gluant sur le visage du monstre tricéphale !!! Avouez que seul Inoshiro Honda était capable de nous offrir des images aussi poétiques, le tout bercé par l’incomparable musique d’Akira Ifukube. On apprécie également une fois de plus le talent prodigieux d’Eiji Tsuburaya pour son travail aux effets spéciaux. Certes, c’est du beau cinéma qui laisse rêveur, mais il ne faut pas oublier que le cinéma d’Honda s’adresse aux enfants, qu’ils aient 10 ou 70 piges. Les monstres imaginés par Honda sont les plus beaux, les plus naïfs et après chaque aventure, on en ressort les yeux remplis d’images incomparables. Souvent mésestimé par certains critiques qui trouvaient ces aventures trop puériles, le cinéma fantastique japonais a heureusement été rehaussé à sa juste valeur il y a peu. Et le mythe de Godzilla continue.
GHIDRAH THE THREE HEADED MONSTER est un film à voir pour sa mise en scène efficace, son charme et puis, entre nous, qui n’a pas rêvé d’avoir un Godzilla ou un Rodan en peluche ?


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- Article rédigé par : Eric Escofier

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