Ghost House

Un texte signé André Quintaine

Corée du Sud - 2004 - Kim Sang-Jin
Interprètes : Cha Seung-Wan, Jang Seo-Hee, Jang Hang-Seon, Son Tae-Yeong

Un groupe de jeunes gens capte un appel au secours. Intrigués, ils en recherchent l’origine et se retrouvent devant une maison isolée, abandonnée depuis des années. Ils vont alors devenir les victimes des esprits qui hantent ces lieux.

Dans un premier temps, il est important de souligner que, derrière le nom de Humprey Humbert, se cache Umberto Lenzi. Ce réalisateur italien, que l’on peut qualifier de touche-à-tout, présente une filmographie des plus imposantes, avec une cinquantaine de métrages au compteur. Dans le lot, on trouve des titres comme SANDOKAN, CANNIBAL FEROX, L’AVION DE L’APOCALYPSE ou encore LA GUERRE DES GANGS pour ne citer que quelques exemples.
Ici, Lenzi se penche sur les « maisons hantées ». Ce thème, quelque peu galvaudée, compte plusieurs réussites comme LA MAISON DU DIABLE de 1963 par Robert Wise (véritable chef-d’œuvre du genre), AMYTIVILLE et aussi le SHINING de Stanley Kubrick. Ces récits décrivent les effets d’un lieu ou d’un environnement sur les personnages, en d’autres termes, l’oppression qu’ils ressentent. Nous devons reconnaître que, lors de la première partie, l’ambiance angoissante, installée par le metteur en scène, fonctionne particulièrement bien grâce à une musique entêtante, qui surgit à l’improviste. La nature de cette mélodie mystérieuse constitue, d’ailleurs, aussi bien une source de suspense que de malaise : si nous savons, à son écoute, que quelque chose de terrible va se produire, cette même écoute nous renvoie à l’enfance en raison de l’objet d’où semblent provenir ces sons, un simple jouet.
Néanmoins, au lieu de miser sur la dimension psychologique, le scénario lorgne du côté des slashers. Par moment, nous avons l’impression de nous retrouver devant une énième copie de VENDREDI 13, puisque l’état d’esprit des protagonistes n’est jamais développé. Les individus se contentent d’évoluer dans le décor et le script n’essaie même pas de retranscrire leur trouble. La mise en scène de leur meurtre, très réussie reconnaissons le, devient très vite l’un des intérêts majeurs du métrage.
A ce titre, selon notre humeur, nous pouvons être autant amusés qu’irrités par la réaction de ces jeunes gens : lorsque les morts s’accumulent autour d’eux, les protagonistes ne songent même pas à quitter les lieux. De cette manière, l’équipe technique parvient à restituer l’esprit des pellicules des années 80. On pense bien entendu aux massacres de Jason Voorhes (le tueur qui sévit au lendemain d’un jeudi 12) mais aussi, plus largement, à toutes ces œuvres d’exploitation qui mettent en scène des victimes en proie à un serial killer masqué. A une différence près : les protagonistes ne sont pas des adolescents, qui ne pensent qu’à faire la fête et trouver une partenaire sexuelle. Ici, ils cherchent avant tout à pousser plus avant leurs investigations sur cette inquiétante maison.
En outre, on peut trouver, dans la mise en scène des phénomènes surnaturels, de menus plaisirs en raison des effets spéciaux un peu cheap. Ce sont des petits effets, tels que la capacité d’un miroir à se briser tout seul ou notre doute sur la présence d’un fil tenu hors-champ, qui parviennent à créer un sentiment d’étrangeté, puisqu’ils sont employés avec des éclairages appropriés, créant par exemple un effet de clair-obscur.
En somme, ce GHOST HOUSE ne constitue en aucun cas l’un des titres majeurs de Lenzi, mais il reste un bon petit divertissement à déguster en fin de soirée, quand on est d’humeur légère, entre amis.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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