Ginger Snaps 2

Un texte signé André Quintaine

Dans le premier opus de GINGER SNAPS, nous faisions la connaissance de deux sœurs dont l’une était victime d’une malédiction. Chaque nuit de pleine lune, elle se transformait en loup-garou. Avec l’aide de sa sœur et d’un ami du lycée, elle cherchait une solution à son petit problème. Ce film fantastique sans prétention remaniait quelque peu le genre du film de Loup-Garou, en particulier parce que ses héros étaient des adolescents. Malgré son côté mode, GINGER SNAPS s’avérait tout à fait acceptable et ne dénaturait en rien le mythe en nous offrant, en prime, des loups-garous très fidèles aux créations de Rick Baker pour LE LOUP-GAROU DE LONDRES. Le succès est donc au rendez-vous et les auteurs nous assènent non pas une suite, mais carrément deux, tournées coup sur coup.

Dans GINGER SNAPS 2 c’est au tour de la soeurette de devenir l’héroïne. Cette fois, elle est, elle aussi, victime de la terrible malédiction. Afin de retenir sa nature, elle utilise un poison qu’elle s’injecte en intraveineuse. Naturellement, elle est désormais accro au poison. La majorité du film se déroule dans une sorte de maison de repos pour jeunes désoeuvrés qui rappelle quelque peu l’ambiance que l’on trouvait dans le troisième Freddy. Heureusement, GINGER SNAPS s’éloigne complètement de ce film puisqu’il ne s’agit nullement d’un slasher. A la place, on concentre le propos sur l’héroïne et son calvaire. Ce dernier est double ; elle redoute de se transformer en loup-garou et elle souffre terriblement physiquement du manque qu’elle ressent vis-à-vis de sa “drogue” à laquelle elle n’a pas accès dans son hôpital.
Cette première partie s’avère intéressante. Elle est un peu originale de par les nombreux personnages que l’on côtoie dans l’institut et la manière, clinique, dont est traitée la malédiction de l’héroïne et la manière dont elle y fait face. Mais c’est surtout grâce à l’interprétation de l’actrice principale, Emily Perkins.

En réalité, le film devient vraiment passionnant lorsqu’il aborde sa deuxième partie. Notre héroïne s’échappe de l’institut avec une autre pensionnaire. Le film vire alors peu à peu vers quelque chose de plus sombre et de même carrément glauque lors de son final. Actuellement, peu de séries B se risquent à se terminer d’une façon aussi malsaine et étonnante. Lors du final de GINGER SNAPS 2, on a un peu l’impression de se retrouver à une époque différente, quand les films se finissaient non pas sur des happy end mais sur des notes terriblement pessimistes, un peu à la façon d’un épisode de LA QUATRIEME DIMENSION. GINGER SNAPS 2 se révèle donc être un bon produit fantastique et qui, on peut même dire, se termine sur un final, n’ayons pas peur des mots, excellent.