Un texte signé Patryck Ficini

USA - 2006 - Rob Walker, Fred Taulbee
Interprètes : Kristen Zail, Gina De Vetorri, Michael Anthony Panella

review

Gothic Vampires From Hell : Battle of the Hands

Une bande de femmes vampires s’attaque aux groupes d’un club gothique…
GOTHIC VAMPIRES FROM HELL fait partie de ces nombreuses séries Z à base de vampirettes agressives (normalement on dit vampiresse, mais vampirette est tellement plus mignon !). Le concept est toujours le même, qu’il s’agisse de strip-teaseuses ou de prostituées vampires : sexe et sang, eros et thanatos. GOTHIC VAMPIRES FROM HELL n’innove nullement dans le genre. L’honnêteté intellectuelle pousse à dire qu’il conviendrait de visionner aussi des Séduction Cinéma (grands pécialistes en la matière), par exemple, pour réellement évaluer sa qualité. L’originalité du film de Rob Walker et Fred Taulbee est son côté musical puisqu’on y entend de nombreuses fois du rock gothique et qu’on voit aussi deux groupes à l’oeuvre. En cela il rappelle un peu le sympathique KILLER BARBY’S de Jess Franco (qui eut même une suite !), si ce n’est que le groupe punk des Killer Barby’s existe réellement. A la différence, au vu de l’interminable discographie du générique de fin, de ces Gothic Vampires from Hell.
Pour apprécier ce film, il faut donc déjà aimer le rock gothique. Si c’est le cas (les titres sont bien agréables pour la plupart), on passe un bon moment. Par contre il faut reconnaître que le monde des nuits gothiques est peu exploré. Les scènes grotesques de boite n’y suffisent pas. Des magazines comme l’excellent Elegy présentent un univers fascinant, passionnant, culturellement comme visuellement. GOTHIC VAMPIRES FROM HELL se contente des apparences, de la superficie des choses, à l’image des médias grand public qui traitent le sujet pour épater le client. Une certaine vulgarité est même au passif du film (look de certaines personnages, scènes sado-maso d’une laideur absolue), ce qui est regrettable tant l’univers gothique peut, bien exploité, procurer d’intenses émotions esthétiques.
L’image vidéo est d’une grande banalité, rarement travaillée, les filles ne sont pas toutes des canons de beauté (et les gars, c’est pire !), les scènes horrifiques (principalement des égorgements à grands coups de canines) sont gore et craspecs. Sur ce point, d’ailleurs, on ne peut que les louer. Il est facile de mettre en scènes des morsures ultra soft et vaguement jolies (mince filet de sang qui coule, positions alanguies, etc…) mais il est plus rare de donner dans le déchaînement gore en ce domaine. Ca fait plaisir, reconnaissons-le.
Le gros défaut du film, compte-tenu du sous-genre auquel il appartient, est qu’il reste désespérément prude.Pour les scènes de sexe, les filles (les deux beautés du film, la rockeuse brune (Jessica Remmers, à croquer !) et la vampire Gina De Vettori, rousse on ne peut plus sexy) gardent le soutien-gorge ou l’enlèvent de dos pour qu’on ne voit rien ( !) L’érotomane devra donc se contenter des décolletés voluptueux et réellement généreux de la chef vampire et d’une scène moche à pleurer où une blonde se tripote les seins avant de se faire saigner. Un gros ratage en ce domaine. Peut-être que les actrices avaient peur de se mouiller en allant trop loin? Allez, elles sont bien mimi quand même !
Un autre problème gâche certaines scènes à effets spéciaux (les effets gore étant réussis) : l’utilisation d’images de synthèses franchement minables : chauve-souris, danseuse lilliputienne, corps qui prend feu (et qui plombe le final, très correct).
Ce qui permettra aussi à certains, et à tort, de démolir le film, c’est son scénario ultra linéaire qui ne surprend jamais (même s’il essaie à la fin). Le rythme est monotone, c’est plat, on compte les cadavres et on écoute de la musique cool. Point final. Nombre de séries B ou Z auraient intérêt à faire un réel effort scénaristique en ménageant des surprises, des rebondissements et des retounnements de situation ; cela ne coûterait pas plus cher et maintiendrait l’attention du spectateur blasé. Une leçon à prendre, peut-être, des pulps ou du roman-feuilleton, sans doute peu lus par les producteurs de Z.
Mais bon, tel quel, avec ses défauts, ses quelques qualités et son évidente bonne volonté, GOTHIC VAMPIRES FROM HELL est un petit film bien amusant.
Rock n’ roll !


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- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

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