Gungala vierge de la jungle

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Italie - 1967 - Romano Ferrara
Titres alternatifs : Gungala la vergine della giungla
Interprètes : Kitty Swan, Linda Veras, Poldo Bendandi, Conrad Loth

Dérivés de Tarzan, les films de “jungle girls” connurent un certain succès dans les sixties en proposant un mélange d’aventures, d’exotisme et d’érotisme (très léger). Le tout s’inspirait de nombreuses créations antérieures ayant fait les belles des romans et pulp et des bandes dessinées.
Au cinéma, on connaissait déjà le relativement plaisant SAMOA FILLE SAUVAGE avec Edwige Fenech (disponible en dvd), voici donc la première aventure de GUNGALA. Les jungle girls ont, en effet, été nombreuses entre le milieu des années 50 et le début des années 80, de EVA, LA VENERE SELVAGGIA en passant par LIANA LA SAUVAGEONNE et TARZANA SEXE SAUVAGE, sans oublier les plus récents SHEENA et autre AMAZONIA L’ESLAVE BLONDE.
Ce premier GUNGALA signé du complètement oublié Romano Ferrara (auteur d’un proto giallo quelques années auparavant, CRIMINE A DUE) joue la carte du classique avec son expédition en pleine Afrique sauvage tombant sur une jolie « femme panthère » qui porte entre les seins un très gros diamant. Ce détail permet au cinéaste de zoomer régulièrement sur…la pierre précieuse évidemment ! Tourné en 1967, le long-métrage se permet quelques passages légèrement osés (pour l’époque) et une poignée de scènes de nu mettant en valeur la jeune Danoise Kitty Swan. Aperçue dans le très fun PLUS FEROCES QUE LES MâLES cette dernière reviendra l’année suivante dans une séquelle, GUNGALA LA PANTHERE NUE. Elle jouera aussi la Reine des Amazones (décidément !) dans TARZÁN EN LA GRUTA DEL ORO en 1969. Malheureusement de graves brulures, tout comme son partenaire Steve Hawkes qui jouait le Seigneur de la Jungle, sur le tournage de TARZÁN Y EL ARCO IRIS, mirent un terme à leur carrière.
Hélas, dans ce GUNGALA LA VIERGE DE LA JUNGLE, Kitty Swan ne tarde pas à se vêtir dans une tentative pour singer l’aventurière Fleur, campée par la tout aussi séduisante Linda Veras (vue dans une poignée de bons westerns comme DIEU LES CREE MOI JE LES TUE, SABATA et LE DERNIER FACE A FACE). L’intérêt du long-métrage décline donc rapidement, surtout que le rythme s’avère léthargique, plongeant le spectateur dans une douce torpeur en dépit d’une durée restreinte à 80 minutes. Tout cela est décidément trop bavard pour maintenir l’intérêt et les péripéties attendues se révèlent trop molles pour susciter le frisson.
Au final un récit d’aventures exotiques sans la moindre surprise, légèrement épicé pour l’époque (un zeste d’érotisme, une pincée de violences) mais à présent visible par tous les publics, avec quelques jolis paysages africains et une intrigue prétexte entre Tarzan, Bob Morane et les pulps. Le tout a sacrément vieilli mais pourra cependant satisfaire les nostalgiques pas trop regardants, la mise en scène indigente et les dialogues trop nombreux et sans intérêt pour les amateurs d’action étant toutefois de sérieux bémols.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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