Hard Car

Un texte signé Philippe Chouvel

Italie - 1990 - Giovanni Amadei
Titres alternatifs : Desiderio Sfrenato del Piacere, Valentine : Von Allen Geliebt
Interprètes : Valentine Demy, Alex Berger, David D'Ingeo, Carmen Di Pietro, Domenico Fortunato

Anja est une charmante jeune femme travaillant dans la boîte d’un riche industriel. Son petit ami la charge d’une mission risquée consistant à récupérer certaines données confidentielles dissimulées dans l’un des ordinateurs de l’industriel en question, de les copier sur un disque, et de les transporter en voiture jusqu’à un point de rendez-vous déterminé.
Huit milliards sont en jeu dans cette affaire particulièrement dangereuse. Mais Anja n’a pas froid aux yeux.
Voilà a priori un scénario qui, sur le papier, même s’il n’a rien de foncièrement original, permet d’envisager un film sortant de la routine des productions érotiques des années 1990, telles que certaines chaînes de télévision ont pu nous en gratifier les dimanches en seconde partie de soirée. Malheureusement, HARD CAR ne sort pas des sentiers battus, et l’œuvre d’Amadei se situe donc au niveau de celles de ses compatriotes Joe D’Amato ou Mario Gariazzo.
Deux metteurs en scène qui ont la particularité d’avoir fait tourner la vedette de ce HARD CAR : Valentine Demy. Et tout dans ce film tourne d’ailleurs autour de la plastique (superbe au demeurant) de l’actrice. La trame évoquant un roman d’espionnage disparaît totalement au bout de cinq minutes, dès que le personnage d’Anja ait été en mesure de quitter les locaux de l’entreprise avec le précieux document. La suite est une sorte de road-movie complètement raté tant dans le scénario que la réalisation, prétexte à nous montrer Valentine Demy sous toutes les coutures, dans des ébats amoureux, sous la douche, en boite de nuit… La scène la plus grotesque est sans aucun doute le passage où l’héroïne fait une étape dans un restaurant, va aux toilettes, et manque de peu de se faire violer par un arriéré mental, qui parvient toutefois à lui arracher une touffe de poils de son pubis. Traumatisée, Anja décide de se raser complètement la foufoune, prétexte à nous montrer le sexe glabre de Valentine.
Le voyage d’Anja, en coupé sport, va être régulièrement émaillé d’incidents et de rencontres, certaines heureuses, d’autres beaucoup moins, avec comme fil conducteur (c’est le mot) un 4X4 rouge piloté par un individu mystérieux dont on ne voit jamais le visage, qui se donne beaucoup de mal pour effrayer notre héroïne, et rendre sa mission impossible.
Cette référence au DUEL de Spielberg est bien mince, et n’a pas du tout l’impact souhaité chez le spectateur. L’action n’est pas le point fort du film, contrairement à l’érotisme.
L’unité de temps et de lieu est assez floue. Partie de Rome, il semble qu’Anja doive rallier Venise. Une distance inférieure à six cents kilomètres que l’héroïne mettra près d’une semaine à parcourir, avec une voiture de sport. Mais la cohérence n’est pas le souci de Giovanni Amadei, dont ce film reste l’unique réalisation. L’homme est réputé dans le monde du cinéma en tant que responsable de maquillages, et il a travaillé notamment pour Lamberto Bava dans LA MAISON DE LA TERREUR, et pour Pupi Avati dans LA MAISON AUX FENETRES QUI RIENT.
HARD CAR se voit comme une revue de charme consacrée à un modèle, Valentine Demy en l’occurrence. L’actrice italienne possède la particularité, comme ses consoeurs Paola Senatore et Lilli Carati, d’avoir tourné dans des films érotiques avant de se tourner vers le cinéma pornographique. On a pu la voir notamment dans le DIRTY LOVE de Joe D’Amato, adaptation coquine de FLASHDANCE, et dans des seconds rôles chez Tinto Brass (PAPRIKA et SNACK BAR BUDAPEST). A partir de 1992, elle ne tournera plus que dans de médiocres productions X. Parmi les seconds rôles de HARD CAR, on remarque la présence d’une Carmen di Pietro parfaitement méconnaissable, dans le rôle d’un agent russe.
Accompagné d’une musique plutôt effroyable, à base de disco et de synthétiseurs pas vraiment harmonieux, HARD CAR ravira essentiellement les amateurs de films érotiques bis, et les fans de Valentine Demy qui, à tout juste 46 ans, continue de se produire dans des shows érotiques, exhibant son corps d’athlète, l’actrice ayant d’ailleurs été championne de body-building.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Philippe Chouvel

- Ses films préférés : Femina Ridens, Les Démons, Danger Diabolik, L’Abominable Docteur Phibes, La Dame Rouge Tua 7 Fois

Share via
Copy link