Hell Ride

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2008 - Larry Bishop
Interprètes : Larry Bishop, Dennis Hopper, Leonor Varela, Vinnie Jones

Scénariste, réalisateur et comédien, Larry Bishop fréquente Tarantino sur KILL BILL 2 dans lequel il joue le patron de Michael Madsen, Larry Gomez, le patron de la boite de nuit. Fort de cette rencontre, Bishop parvient alors à monter son propre projet, produit par Quentin et dans lequel se recroisent quelques gueules de KILL BILL.
Pistolero (Bishop), chef d’un gang de bikers, fait équipe avec The Gent (Michael Madsen) et Comanche (Eric Balfour) pour retrouver les membres d’un gang adverse, vaguement satanique, les 666, responsables du meurtre de sa mère. Pour le trio, aidé par le vieux Eddie Zero (Dennis Hopper), c’est une virée en enfer qui s’annonce.
Tour à tour drôle, émouvant, gore, sexy et doté en permanence de dialogues outrageux et orduriers, HELL RIDE s’inscrit d’emblée dans la prestigieuse lignée d’UNE NUIT EN ENFER, le Tarantino/Rodriguez du milieu des années 90, la carte fantastique en moins. Véritable condensé à la fois « pulp » et « pop », HELL RIDE brasse tout un pan de la culture populaire, qu’elle soit cinématographique, picturale, musicale ou littéraire pour la mettre au service de son histoire. Il n’est donc pas étonnant de retrouver Quentin Tarantino comme producteur exécutif de la chose : son empreinte est si prégnante que le scénario semble être de sa plume, tout comme la réalisation de certaines séquences et la direction des comédiens dont la « fuck you attitude » renvoi directement à RESERVOIR DOGS. Loin d’écraser son poulain, ce parrain de luxe permet à Larry Bishop de se laisser aller à la réalisation d’un film véritablement cool et décomplexé, généreux dans tous ses débordements, du gore à l’humour en passant par des figurantes topless aux quatre coins du cadre.
Certes, la patte Tarantino se ressent jusque dans un montage apparemment décousu qui fini par faire sens et des dialogues un peu trop écrits, mais Bishop sait prendre ses distances. Conscient de ses limites, le réalisateur ne cherche pas l’imitation mais simplement la meilleure façon de raconter une histoire certes linéaire, mais ponctuée de rebondissements jouissifs.
Odyssée vengeresse en forme de déclaration d’amour au cinéma de genre et à la culture biker, HELL RIDE n’est pas qu’un film clin d’œil, mais bel et bien une création originale et rafraîchissante, consciente de ses emprunts et de ses hommages, mais les transcendant grâce à une simple envie de raconter une histoire dans un univers plus représenté depuis de nombreuses années. Etoffé par un casting prestigieux allant de Dennis Hopper (une référence obligée pour un film de biker depuis EASY RIDER) à David Carradine (que Bishop connaît depuis 1973, année au cours de laquelle il apparaît dans un épisode de KUNG FU) en passant par l’immense Michael Madsen et la somptueuse Leonor Varela, HELL RIDE est une série B au sens noble, divertissante, spectaculaire et d’une générosité sans faille.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

- Ses films préférés :


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
Share via
Copy link