Un texte signé André Cote

Royaume-Uni, USA - 1988 - Tony Randel
Titres alternatifs : Hellbound : Hellraiser 2
Interprètes : Clare Higgins, Ashley Laurence, Kenneth Cranham, Imogen Boorman, Doug Bradley

retrospective

Hellraiser 2 : Les écorchés

Après la mort de ses parents, Kristy est envoyée dans un hôpital psychiatrique. Son docteur, connaissant l’existence de la boite-puzzle, ramène la belle-mère de Kristy à la vie, mais c’est une jeune patiente autiste qui va ouvrir les portes de la dimension infernale des Cénobites.

En raison du succès de HELLRAISER : LE PACTE, une suite est mise en chantier dans la foulée. Clive Barker cède la place de réalisateur à Tony Randel, un superviseur des effets spéciaux venu de l’école Roger Corman. Pour vous faire une idée du bonhomme, il a notamment travaillé sur LES MERCENAIRES DE L’ESPACE (BATTLE BEYOND THE STARS) de Jimmy T. Murakami, LA GALAXIE DE LA TERREUR (GALAXY OF TERROR) de Bruce D. Clark et aussi NEW YORK 1997 (ESCAPE FROM NEW YORK) de John Carpenter. L’objectif de cette suitte ? En dévoiler un peu plus sur les Cénobites, ces mystérieux êtres à peine aperçus dans le précédent volet.

Ainsi, l’une des choses à mettre au crédit de ce HELLRAISER 2 : LES ECORCHES (HELLBOUND : HELLRAISER 2) est de ne pas tomber dans le piège de la suite-remake dans lequel sombrent la plupart des sagas horrifiques. Alors, on peut admettre que certaines intrigues y lorgnent, comme celle du docteur et de la belle-mère (cette dernière ayant déjà eu un amant dans LE PACTE), mais cela reste du domaine d’un fil rouge parmi tant d’autres.

Dès lors, le second aspect à noter est l’ampleur de l’intrigue. Si le premier se voyait comme un simili huis clos où tout se passait dans une maison, voire un grenier, ce second opus se voit doté d’une poignée de personnages, de plusieurs intrigues et péripéties rocambolesques : les recherches du docteur, l’enquête du journaliste pour prouver la bonne foi de Kristy, etc. D’ailleurs, à ce niveau, à chacun de savoir jusqu’où croire à certains raccourcis scénaristiques, comme pour l’identité humaine de Pinhead qui tombe comme un cheveu sur la soupe (comment fait Kristy pour faire le rapprochement entre l’homme sur la photo et Pinhead) ou le docteur au courant de l’existence de la boite-puzzle au point d’avoir tout un programme qui lui est consacré.

Concernant le visuel, c’est là où le bât blesse. Tony Randel ayant de l’expérience pour trouver quelques astuces pour pallier le manque de budget (il ne sort pas de l’école Roger Corman pour rien), nous n’avons concrètement que quelques plans larges sur cette dimension infernale, le reste se résume à des gros plans ou à des décors sommaires, puisque nous n’avons qu’une salle sombre et de longs couloirs. Et là, la malice du réalisateur est de nous donner la sensation d’être dans des lieux nous évoquant des tableaux de Dante. En l’occurrence, ici, nous nous voyons plonger en plein labyrinthe, une des images récurrentes dudit peintre.

En raison de ses quelques éléments, comme la nature des Cénobite et de leur univers, ce HELLRAISER 2 : LES ECORCHES s’affirme comme une deuxième partie d’un diptyque, répondant à des zones vides de l’opus précédent, enrichissant bien un univers déjà esquissé et l’on pourrait même dire que c’est ce long-métrage qui entérine Pinhead et ses sbires dans la culture populaire.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood


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