Hercule l’invincible

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Italie - 1964 - Alvaro Mancori
Titres alternatifs : Ercole l'invincibile
Interprètes : Dan Vadis, Spela Rozin, Carla Calò, Ken Clark

Cette petite production, sortie en France en aout 1965, date de la fin de l’âge d’or du péplum mythologique italien, lequel vivait là ses derniers feux avant de succomber sous les coups des pistoleros du spagh’. L’intrigue, rudimentaire, n’innove nullement : Hercule (ou Ursus dans la version française) vient en aide à la princesse Teica, menacée par un lion. En récompense de cet exploit le roi Tideo offre au valeureux demi-dieu la main de sa fille mais à condition qu’Hercule tue un redoutable dragon dont les dents auraient la propriété d’exhausser les vœux ! Malheureusement, la cruelle reine Etel attaque le royaume de Tideo et emmène ses habitants en esclavage. Hercule, aidé du pleutre et glouton Babar, décide de se dresser contre la méchante souveraine.
Alvaro Mancori n’a réalisé que deux films mais, par contre, il fut directeur de la photographie sur plus de soixante. Cela se ressent à la vision de cet HERCULE L’INVINCIBLE dont la belle image demeure une des plus grandes qualités. Cherchant l’inspiration, toutes proportions gardées, du côté de Mario Bava (lequel aurait peut-être participé aux effets spéciaux) et des cadors du gothique italien, le cinéaste débutant joue des couleurs vives, entre les grottes aux teintes verdâtres très cinégéniques et les fleuves de laves écarlates. Dans cet univers colorés, Hercule se déplace à la manière des futurs barbares musculeux de la Fantasy, affrontant un lion puis un ours, manquant de périr écartelé par des éléphants dans une arène ou bandant ses muscles pour faire s’écrouler la cité de la méchante reine (une constante du genre !). Le spectacle, court et rythmé, inclut également des batailles à mains nues et un affrontement contre un dragon (manifestement un stock-shot) avant l’inévitable happy end au terme des 80 minutes réglementaires. Conscient que le péplum était en perte de vitesse, Mancori semble vouloir en aligner tous les clichés coutumiers pour aboutir à une décoction saupoudrée d’humour frôlant parfois la parodie. Le personnage de Babar sert ainsi de sidekick comique au héros mais il faut avouer que sa présence devient rapidement agaçante.
Au final, HERCULE L’INVINCIBLE se regarde sans déplaisir. Certes, les plus cyniques, toujours prompts à s’esbaudir, pousseront sans doute quelques ricanements devant les effets spéciaux : figurants en costume, miniature très visibles et poupées précipitées dans un fleuve de lave pour figurer les soldats vaincus par Hercule. Tant pis pour eux. Les cinéphiles plus naïfs ou moins portés sur le second degré, apprécieront simplement le long-métrage pour ce qu’il est, une sorte de bande dessinée mélangeant aventures et fantastiques dans le seul but de divertir. Mission globalement remplie pour cette production sympathique et distrayante.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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