Hex

Hong Kong - 1980 - Chin Hung Kuei
Titres alternatifs : Xie
Interprètes : Tanny Tien Ni, Wang Jung, Chen Szu-Chia, Shen Lao

Découvrir HEX, c’est un peu comme découvrir une île somptueuse, déserte et inconnue. On a de plus en plus l’impression de connaître tous les films. Même si on ne les a peut-être pas encore tous vus, on en a forcément déjà entendu parler quelque part. Il est donc surprenant de tomber sur un film aussi magnifique que celui-ci en étant complément vierge sur son contenu. En tout cas, moi, j’ignorais tout de lui avant de le voir. Les informations sont rares sur HEX, et pourtant, quel film ! En outre, le réalisateur n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit d’un Monsieur habitué aux produits bis de qualité. Le scénario de HEX commence par un sujet classique du cinéma HK. Dans une famille bourgeoise, l’époux est particulièrement détestable et n’hésite pas à frapper la servante. Sa femme est gravement malade des poumons. Son mari l’insulte et prétend qu’elle simule sa maladie pour éveiller la compassion. Un jour, la servante en a assez et s’enfuit. Elle est rapidement remplacée par une nouvelle. Celle-ci s’avère particulièrement attentionnée avec sa maîtresse et prend toujours sa défense contre son mari. Un soir, ce dernier revient de l’auberge où il s’est saoulé jusqu’à plus soif. Il s’en prend violemment aux deux femmes qui finissent par l’assassiner en le noyant dans un tonneau. Elles se débarrassent du cadavre en le jetant dans un étang. Dès le lendemain soir, son fantôme commence à hanter la maison.
On pense alors au classique film de fantômes japonais genre YOTSUA KAIDAN dont nous avons déjà parlé dans un précédent numéro. Le fantôme du mari vient chercher sa vengeance. Mais c’est sans compter sur le fait qu’il reste encore une heure de métrage et qu’il s’agit d’un film produit par Hong Kong !
En effet, après un démarrage dans un style rappelant le cinéma fantastique japonais, HEX se transforme dans sa deuxième moitié en une sorte de produit bis complètement déjanté. Le film verse même dans le gore débridé, voire carrément dans le hardgore lors de moments dignes d’un EVIL DEAD. Nous ne sommes pourtant pas au bout de nos surprises, puisque le film se termine ensuite sur une scène d’érotisme torride (et je pèse mes mots) !

Tout au long de ses 90 minutes, HEX sait divertir et renouveler constamment son intérêt. En outre, et il faut le saluer, il ne tombe presque jamais dans un humour typiquement cinéma HK qui agace tant d’Occidentaux. L’humour n’effectue qu’un bref passage. Et puis, même s’il est particulièrement idiot, il ne dure pas bien longtemps et annonce en fait les moments les plus bis du film.
Les amateurs de bis hallucinant préféreront sans doute la dernière partie du film où il enchaîne scènes d’anthologie bis sur scènes d’anthologie bis. Il serait néanmoins dommage de réduire HEX à ses 30 dernières minutes. La première heure de HEX aligne également quelques passages tout bonnement excellents. Le meurtre du mari reste l’un des grands moments forts du film. En outre, le dragage de l’étang dans lequel les femmes se sont débarrassées du cadavre est sans doute également l’une des scènes les plus « belles » du film.
Comme tout bon film signé par la Shaw Brothers, HEX dispose d’une photographie et de décors somptueux qui finissent d’en faire une œuvre à vivement conseiller.


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