Hollow Man 2

Après le désastre qu’était le premier HOLLOW MAN (un désastre qui sonna également le déclin d’un grand réalisateur), les producteurs décidèrent malgré tout d’investir dans une suite. Pourquoi pas, car, aussi décevant qu’était HOLLOW MAN, il n’en restait pas moins une opération financière correcte. Conscients néanmoins du fait que la suite ne pouvait certainement pas être aussi fructueuse, les financeurs décidèrent de s’orienter vers la série B.
On se rappelle que le film de Paul Verhoeven attisait les curiosités grâce à ses effets spéciaux, impressionnants pour l’époque, et nul doute qu’ils font encore impression de nos jours. HOLLOW MAN 2, pour sa part, fait particulièrement pauvre dans ce domaine. En dehors du final où nous avons droit au combat de deux hommes invisibles sous la pluie, le reste du métrage se déroule quasiment sans aucun effet spécial. Quant à cette fameuse séquence se déroulant en plein déluge, il est fort à parier que techniquement, elle n’épatera plus personne…
Dans le même genre, on ne peut s’empêcher de voir avec cynisme la participation de Christian Slater au projet… Déjà quasi hasbeen tant plus personne ne veut de lui, il enchaîne des séries B fauchées dans lesquelles il ne fait que de courtes apparitions. Il n’arrive plus à décrocher la place du personnage principal. Rappelez-vous MINDHUNTERS, où il mourrait en plein milieu du film, laissant ainsi la place à des héros plus jeunes.
Voilà donc Christian Slater dont la seule utilité se limite à apposer sa signature sur l’affiche, garantissant ainsi au spectateur la présence d’un nom illustre pour le racoler. Un nom « illustre » mais un acteur trop âgé pour le genre de films auxquels on le fait participer, des produits qui sont généralement destinés à un public jeune et pour lequel il fait déjà office de pépé ! Que ces derniers se rassurent, l’homme invisible, c’est lui ! Par conséquent, vous ne risquez pas de le voir souvent… Cela permet aux financeurs de faire d’une pierre deux coups en limitant le poste charges de personnel puisque Christian Slater est certainement le plus payé d’entre tous…
Comme vous pouvez le constater, le choix du casting d’HOLLOW MAN 2 synthétise parfaitement la réalité du monde du travail. Mais qu’en est-il du film plus précisément… ? On reste sur la même lignée avec un scénario fade où il ne se passe rien de folichon.
Deux flics doivent surveiller et protéger une scientifique mais ils ne savent ni de qui ni de quoi. Une nuit, un mystérieux individu s’introduit dans la maison. Il ne parvient pas à kidnapper la scientifique mais tue la coéquipière du héros qui réclame alors vengeance. Commence ainsi une course-poursuite contre l’homme invisible qui cherche en réalité à trouver les médicaments qui lui permettront d’annuler la dégénérescence de ses cellules.
Le scénario est mené sans entrain et sans passion par une réalisation qui fait le minimum. Certes, ça aurait pu être pire et HOLLOW MAN 2 aurait très bien pu piquer des images du premier opus pour faire encore plus d’économie. L’ombre d’un HIDDEN 2 n’est pas loin et nul doute que les auteurs ont dû penser à deux ou trois reprises à s’inspirer du film de Seth Pinsker. Honnêtes, ces derniers ont néanmoins mis de côté les rushes du premier opus.
Pourtant, le scénario, malgré sa linéarité, aurait finalement pu se concrétiser en un bon petit film mêlant SF et action à un rythme effréné. Malheureusement, l’envie n’est pas là et on le ressent parfaitement à la vision du métrage.