Holocaust 2000

Un texte signé Alexandre Thevenot

Italie, Angleterre - 1977 - Alberto de Martino
Interprètes : Kirk Douglas, Simon Ward, Agostina Belli...

Robert Caine est sur le point de lancer la construction d’une centrale nucléaire visant à reproduire l’énergie du soleil et ainsi aider tous les pays pauvres à se rétablir. Cependant, une centrale si puissante effraie citoyens alentours et les changements de gouvernement n’aident pas toujours à faire avancer le projet. C’est sans compter sur l’histoire personnelle du héros qui se trouve être la cible d’un complot : une tentative d’assassinat dont il ressort indemne grâce à son fils, mais qui aura raison de son épouse touchée au ventre par le couteau de l’agresseur. Enfin, ses certitudes vont être sapées par toute une série de coïncidences. Celles-ci le poussent en effet à croire que son nouvel enfant, porté par une femme rencontrée récemment, est le futur antéchrist.

Holocaust 2000 est certainement le film le plus connu du réalisateur italien Alberto de Martino. Ayant beaucoup œuvré dans le péplum, le giallo, le polar et autres genres de la péninsule, c’est à deux reprises qu’il se penchera sur la figure de l’antéchrist. La première exploration de cette thématique survient en 1974, après l’avènement de L’EXORCISTE (William Friedkin), avec L’ANTICHRISTO. C’est ensuite curieusement après le succès de LA MALEDICTION (Richard Donner) que le réalisateur sortira HOLOCAUST 2000, entretenant avec ce modèle un rapport certain sur la relation père/fils.

Pour autant, le film n’est pas une pure copie des films d’enfants maudits. HOLOCAUST 2000 ne dévoile que progressivement une histoire très intimiste qui se resserre sur le personnage principal, interprété par un Kirk Douglas toujours très classe et assez convaincant. Il démarre vraiment comme un film de science-fiction écologique qui prépare l’affrontement entre partisans de la science et de la technologie et citoyens moraux prêts à demeurer dans la pauvreté, quitte à ne pas profiter de la vie. L’histoire trouve son origine à un point crucial, un moment où tout est prêt à être fait mais où rien n’est encore fait, le moment qui scellera l’avenir. Le devenir d’un tel projet semble se profiler au travers d’œuvres de science-fiction précédentes comme LA PLANETE DES SINGES, SOLEIL VERT… tous ces films à fort message politique qui ont donné ses lettres de noblesse au genre au début des années 1970.

C’est quand le film se recentre sur le personnage de Kirk Douglas qu’il laisse de coté le message politique afin d’approfondir son histoire personnelle et la folie dont il est progressivement atteint. De là, le récit alterne entre son aventure amoureuse, la reprise du projet de centrale par son fils et des moments assez grotesques aussi, visant certainement à créer un décalage entre la belle nature innocente et la dangerosité des projets humains. Le plan de la biche, à ce titre, restera dans les mémoires.

Enfin, ponctuellement et à intervalles réguliers, le film nous offre de belles séquences violentes qui le rendent digne de figurer parmi les bons films d’exploitation italiens. La fin, quant à elle, est bien dans le ton général de l’oeuvre puisqu’elle sacrifie le happy-end final pour un propos plus ambigu.

Pour servir son histoire, HOLOCAUST 2000 a bénéficié d’un budget bien au dessus de la moyenne. La présence de Kirk Douglas, ainsi que la qualité générale du métrage, semblent bien en témoigner. Ne boudons pas non plus la présence d’Agostina Belli, habituée des co-productions populaires européennes. Son joli visage traverse le film et dégage toutes les caractéristiques de la femme victime et aimante. Réalisé de façon très propre, en scope, l’oeuvre n’a que très peu vieilli en dépit de son âge (35 ans quand même). La musique d’Ennio Morricone qui avait déjà plusieurs fois collaboré avec Alberto de Martino se révèle honnête, parfois même très bonne, accentuant souvent l’intensité du métrage.

Malgré quelques moments un peu mous et un propos un peu facile, HOLOCAUST 2000 reste une très bonne série B, réservant de belles surprises à la fois visuelles et scénaristiques. Bref, difficile de s’ennuyer !


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- Article rédigé par : Alexandre Thevenot

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