Horror Hospital

Un texte signé Yannik Vanesse

Angleterre - 1973 - Antony Balch
Interprètes : Michael Gough, Robin Askwith, Vanessa Shaw

Un jeune rockeur, au look hippie, se chamaille violemment avec son groupe au sujet d’une chanson. Dégoûté, il s’en va, convaincu qu’il a besoin de vacances. Une publicité pour un séjour à la campagne, à bas prix, l’aide à choisir sa destination, et le voilà parti. Dans le train, ce jeune homme fait la connaissance d’une charmante demoiselle qui se rend au même endroit que lui, pour y retrouver sa tante. Ils vont hélas tomber dans les griffes d’un savant fou.

Anthony Balch n’a pas fait beaucoup de films. A part quelques courts métrages, il a réalisé SECRETS OF SEX, quelques années avant HORROR HOSPITAL. Pour ce dernier il est également co-scénariste. Là encore, on y découvre son affection pour l’érotisme, le grotesque et l’humour très noir. Anthony Balch choisit, pour incarner le maître de cérémonie de son étrange métrage (son docteur fou), l’immense Michael Gough. Ce dernier est connu, entre autres, pour avoir incarné Alfred dans les premiers BATMAN. Robin Askwith et Vanessa Shaw prennent la place des deux héros, Vanessa Shaw n’hésitant pas à dévoiler sa charmante physionomie lors de quelques séquences très agréables pour les yeux.

Bien que gothique par son thème du savant fou et son grand manoir, HORROR HOSPITAL se veut décalé. Abandonnant les ambiances victoriennes, il s’inscrit dans un cadre plus contemporain et délicieusement kitsh. En effet, la scène d’ouverture nous fait découvrir notre docteur (Michael Gough a l’air de s’amuser comme un fou) et sa voiture dotée d’une lame sur le côté et d’un sac pour récupérer les têtes coupées (une surprenante version gothique des véhicules post-apocalyptiques très MAD MAX avant l’heure ; nous y croisons aussi des motos au même design). Anthony Balch nous emmène ensuite à un petit concert de rock rappelant furieusement le ROCKY HORROR PICTURE SHOW. Le héros, après une querelle avec les membres du groupe, décide de s’en aller et de prendre des vacances.
Les protagonistes mis sur sa route sont délibérément classiques. Entre le directeur de l’agence de voyages mystérieux et malsain, le chef de gare qui ressemble à l’Igor d’un docteur Frankenstein de série B, le serviteur nain et bien d’autres, le spectateur se plaît à pénétrer dans cette ambiance volontairement caricaturale et emplie d’humour très noir.
Les acteurs s’amusent apparemment beaucoup et les séquences se succèdent, réunies par un scénario presque prétexte. Par petites scénettes tantôt sensuelles, tantôt drôles (il faut aimer l’humour très noir, bien évidemment), tantôt gores et gothiques, le réalisateur nous plonge dans un univers décalé très appréciable.
HORROR HOSPITAL est ainsi une très plaisante variation sur le thème de l’horreur gothique. Le manoir est immense, superbe et sinistre, les effets sanglants sont nombreux et, même s’ils ne sont pas des plus réussis, cela confère aux séquences un côté surréaliste qui contribue à l’atmosphère du film. Au final, HORROR HOSPITAL est un très bon métrage, brassant avec brio les thèmes classiques du genre pour les réutiliser avec originalité.
En 2014, HORROR HOSPITAL a été reprogrammé dans la théma “Mind the gap” du festival Offscreen.

Retrouvez notre couverture du festival Offscreen 2014.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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