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HPL et la Clef d’Argent

A la Clef d’Argent, septembre 2012 sera placé sous le signe de Cthulhu avec deux petits volumes à ajouter à la déjà très longue bibliographie des disciples de H. P. Lovecraft.
MOI CTHULHU est une courte nouvelle de Neil Gaiman, auteur très apprécié des fans de fantasy urbaine et de fantastique. Ecrite en 1986, il s’agit d’une oeuvre de jeunesse de Gaiman, franchement parodique. Et assez drôle par moments il faut l’avouer (« Vous savez comment sont morts les dinosaures ? C’est nous. On a organisé un barbecue. » P.26). Quoiqu’elle le soit moins que la lettre (même époque) de Gaiman fournie en annexe et qui envisage une collaboration entre Lovecraft et Wodehouse pour C’EST L’APPEL DE CTHULHU, JEEVES ! ou L’ETE DU NECRONOMICON, la comédie musicale dont n’a jamais osé rêver ! Un projet de canular qui rappelle le génial SOUTIEN-GORGE ENSORCELE, dans un autre genre ( A quand une adaptation vidéo X de ce chef d’oeuvre occulto-sexuel ? Mais les réalisateurs de pornos lisent-ils du Lovecraft ?).
Le plus intéressant de ce petit ouvrage de 44 pages reste cependant le travail de Patrick Marcel (LES NOMBREUSES VIES DE CTHULHU, aux Moutons Electriques) qui est vraiment un connaisseur en la matière, comme l’attestent préface et notes largement plus passionnantes que la parodie de Gaiman…
Christophe Lartas, déjà auteur d’un remarqué SATANACHIAS, envisage le mythe avec davantage de respect et de sérieux que l’auteur britannique. Son recueil de poésies en prose (un art dans lequel excellait le Maître de Providence), HPL BLOC D’ETERNITE, comporte 5 textes sur les monstrueuses divinités du Mythe de Chtulhu (à savoir Cthulhu himself – et là on n’a pas envie de rire -, Azathoth, Nyarlathotep, Yog Sothoth et Shub Niggurath), un texte sur le Al-Azif (alias le Necronomicon), plein de divinités inconnues de nous, sans doute inventées par Lartas en personne, et un dernier qui rend directement hommage à l’homme Lovecraft.
La plume de Lartas est trempée dans le poison le plus noir.
Ses poésies sont autant de petits bijoux sombres qui ne plairont pas à tout le monde tant son style est particulier. Il pourra paraître lourd et indigeste à certains mais il convient absolument de s’y adapter, quitte à faire un effort pour cela, afin de se plonger avec délectation dans quelques très belles pages du Mythe de Cthulhu. La littérature n’est pas que best-seller, page-turner et roman de gare (sans rien enlever à ces types d’oeuvres que nous respectons infiniment dès lors qu’elles sont de qualité), il faut parfois faire un effort pour apprécier toute la saveur ténébreuse d’une langue surannée, chargée, peu commune.
Peut-être le même effort qu’un lecteur de pulps qui passait de l’excellent Seabury Quinn au génial Lovecraft.

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