Hyenas

Un texte signé Stéphane Pretceille

USA - 2012 - Eric Weston
Interprètes : Christa Campbell, Costas Mandylor, Joshua Alba

Croisement déluré entre les vampires de GENERATIONS PERDUE et les loups garous des HURLEMENTS, le tout baignant dans un environnement de guerre de gangs, Hyenas est un mixte bouillonnant de films de genres. Sans doute adepte du « on n’est jamais mieux servi que soi-même », le réalisateur Eric Weston se concocte sa propre série B et heureusement, il sait faire partager son plaisir. La seule lecture du scénario est riche de promesses que l’on ne se serait pas osé espérer en ces temps de vaches maigres.

Au volant de sa voiture, traversant la forêt la nuit tombée, une femme et son bébé sont obligés de s’arrêter pour changer une roue crevée. Une voiture arrive en trombe, aveuglant la jeune femme, des silhouettes apparaissent, l’encerclant, silhouettes où se mêlent des hyènes. L’attaque est foudroyante, la pauvre femme est à moitié-dévorée vivante pendant que son bébé pleure. Quelques heures plus tard, deux paysans tombent sur les restes de la victime, la police est appelée. Perplexe devant le corps mutilé de la femme et les traces de sang sur le siège bébé, ils s’interrogent sur l’identité du ou des tueurs, un psychopathe, une panthère. Parallèlement à cette narration, devant un feu de bois, un homme noir semble s’adresser directement à la caméra, il nous avertit que le danger rode partout, que des meutes de hyènes commandées par des femelles bien nommées Alpha se cachent derrière une apparence humaine, personne n’est à l’abri. Retour sur la scène du crime, la police avertit le mari de la victime, à sa sortie du commissariat, il est interpellé par le black qui l’informe qu’il sait qui a tué sa femme et son bébé et qu’il va lui montrer. Les années passent, les deux hommes continuent toujours à chasser les hyènes dans les bois, pendant ce temps, un gang d’hispano et de blancs becs entretiennent des relations de plus en plus tendues. Ils auront un rôle à jouer dans la prochaine guerre des humains contre les hyènes.

Et l’histoire recèle nombre de surprises, rebondissements et quelques digressions sans grand intérêt mais qui participe joyeusement à la bonne humeur du film. Il faut remercier la personne en charge de rédiger les dialogues, il y a des grands moments comme celui où un chef de bande agresse un pompiste qui refuse de lui vendre de la bière et lui balance « le vieux, arrête d’écouter ta prostate » La répartie ne veut rien dire mais est très drôle. Les acteurs ne sont pas tous à la hauteur de leur personnage, principalement le veuf qui ne semble pas particulièrement anéanti après l’annonce de la mort épouvantable de sa mère et de la disparition de son enfant. Des défauts et des maladresses, le film en fourmille, mais ce dont il ne manque pas, c’est la sincérité et la générosité avec laquelle cette histoire abracadabrante nous est conté. Ces acteurs au jeu approximatif, ces dialogues peu écrits et un peu bourrins et ces effets spéciaux fauchés avec ces quelques inserts de hyènes en image de synthèse pourraient rendre irregardable ce film. Au contraire, cet amateurisme bon enfant, sans prétention d’aucune sorte, concourt à la bonne santé du film. D’autant que le réalisateur n’a pas lésiné sur les personnages types du genre : le vieux black en charge de prévenir les inconscients du danger mortel qui les guette, le héros endeuillé ou encore le machisme stupide des chefs de gangs. Mais il y a mieux, les deux sœurs conduisant la meute des hyènes, elles sont cruelles à souhait, perfides et bien sûr dotées d’une apparence humaines très agréable. Comme attendu et qui aurait été inexcusable, le metteur en scène, nous offre quelques dénudés avant transformation.

Le scénario est dense, combiner une meute de hyènes prenant l’apparence humaine livrant bataille contre deux pauvres gars que personne ne croit, proposer une intrigue amoureuse entre l’une des sœurs Alpha qui se fait passer pour une victime et le héros et enfin pour donner de la respiration au film, une guerre des gangs avec une petite histoire à la Roméo et Juliette entre la sœur d’un garçon du gang et le chef du gang opposé ! Ces multiples histoires finissent par converger en une lutte finale dans une mine de cuivre abandonnée dans laquelle, bien sûr, a été oublié une caisse d’explosifs.

C’est donc un vrai spectacle régressif, qui saura plaire aux aficionados des séries B bien troussées,


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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