I am Omega

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2007 - Griff Furst
Interprètes : Marc Dacascos, Ryan Lloyd, Geoff Meed, Jennifer Lee Wiggins

Lors d’une réunion de création chez The Asylum en début d’année dernière, l’un des producteurs a eu l’idée lumineuse d’évoquer la nouvelle adaptation du roman de Richard Matheson I AM LEGEND. Ah bon, s’est-il vu répondre, il y a déjà eu d’autres adaptations ? Oui, dont l’une avec Charlton Heston appelée THE OMEGA MAN. Sur ce, décidant qu’il y avait là une idée à piller (après avoir repris à leur sauce TRANSFORMERS et UNIVERSAL SOLDIERS entre autres), ils cherchèrent un titre. Le reste appartient à l’histoire.
Réalisé par le tout jeune Griff Furst (dont c’était le « furst » film, car il a depuis tourné trois longs-métrages en un an pour The Asylum, à commencer par un repompage maison du futur 10 000 de Roland Emmerich), écrit par Geoff Meed (musculeux second rôle de la série B à tendance Z, notamment chez The Asylum, décidément…) qui y tient également un rôle, I AM OMEGA est l’occasion de retrouver Marc Dacascos.
Renchard, le dernier homme sur terre…est loin d’être le seul. Depuis qu’une apocalypse chimique a éliminé la plupart des êtres humains, dont sa femme et son fils, Renchard doit combattre des hordes de zombies, résidus de survivants. Vivant seul, reclus dans son propre univers, il croit devenir fou lorsqu’il reçoit le message d’une survivante, Brianna. Invention de son esprit solitaire ? Les choses se corsent lorsque deux rednecks paramilitaires découvrent sa cache et le forcent à retrouver cette survivante…
Certes, la tentation est forte de comparer les deux films et de les mettre en perspective avec le livre de Matheson, mais la manœuvre serait malhonnête…tout simplement parce que I AM OMEGA n’est censé être inspiré ni de l’un, ni de l’autre.
Hommage involontaire au bis post-apocalyptique européen de la grande époque (mais le concept même des films produit par The Asylum n’est-il pas bis en ce sens où il remake les grands succès avec des bouts de ficelles ?), I AM OMEGA reste au demeurant une série B tout a fait regardable. Porté par les épaules noueuses d’un Mark Dacascos qui fini par être convaincant dans un rôle pourtant difficile (il est seul pendant les deux tiers du métrage), I AM OMEGA est dynamique, jamais ennuyeux et les quelques rares passages à vide se terminent toujours par des affrontements plutôt sanglants. Bien entendu, tout n’est pas parfait, les effets spéciaux de maquillages sont justes passables, les effets gore à peine visibles et les détonations d’armes à feu sonnent comme des pétards mouillés. Pourtant, cela forme un tout cohérent, parfaitement raccord avec l’ingéniosité déployée par le réalisateur pour raconter une histoire de survie. Utilisant leur manque de moyen à bon escient, Griff Furst et son chef-opérateur se servent de leur dv-cam comme d’un support de témoignage du passé, aussi usé que le personnage principal. Couleurs délavés, héros isolé dans le cadre, mouvement d’appareil saccadés, la mise en scène se fait le reflet de l’état mental du personnage.
Encore une fois, aussi opportuniste soit-elle, The Asylum propose un direct-to-dvd solide, qui se regarde sans déplaisir tout en se démarquant au final de ses illustres prédécesseurs.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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