I Sell the Dead

Un texte signé Anne-Laure Thirion

Américain - 2008 - Glenn McQuaid
Titres alternatifs : I Sell the Dead
Interprètes : Dominic Monaghan, Larry Fessenden, Ron Perlman

Deux fossoyeurs déterrent illégalement des corps pour un docteur. Des pilleurs de tombe, en somme, qui côtoient la mort quotidiennement et qui entretiennent avec elle un rapport très particulier. La mort : c’est leur travail, un boulot comme un autre. Voilà le point de départ du film, une histoire peu banale et originale qui nous plonge directement dans une atmosphère sombre et, en même temps, amusante.
Le réalisateur Glenn Mcquaid, dont c’est le premier film, n’a pas pour unique but de nous faire peur mais de nous amuser de la peur. I SELL THE DEAD n’est pas un métrage qui rentre seulement dans le genre “épouvante-horreur”, on peut aussi ajouter à cette catégorie celle de “comédie”. On ne frissonne pas tellement, même si l’ambiance du film est noire et glauque. Nous ne sommes pas effrayés et nous ne poussons pas de grands cris. Ce n’est pas l’objectif recherché ici, loin de là. La mort est tournée en dérision et les représentations que nous nous en faisons aussi, donc pas d’apitoiement ou de larmes vis-à-vis du défunt. Les deux personnages principaux ne font pas vraiment dans la dentelle, et il ne faut pas attendre d’eux qu’ils se mettent, tout à coup, à avoir des regrets ou un énorme cas de conscience. Pour les deux protagonistes, vendre des cadavres c’est comme vendre du pain finalement. Il apparaît vite que c’est un moyen de se faire de l’argent rapidement. La mort est une fin pour certains et pour d’autres, elle est un moyen de survivre.
Le film est basé sur le récit d’Arthur Blake, un condamné à mort qui va raconter sa vie à un homme de Dieu en attendant de subir sa peine: la décapitation. L’histoire se focalise donc essentiellement sur les souvenirs de Blake qui se manifestent sous forme de flashbacks. On voit donc le héros évoluer de l’enfance à l’âge adulte. C’est Dominic Monaghan qui prête ses traits au condamné à mort, son interprétation sonne juste, tout comme celle de son “maître” fossoyeur joué par Larry Fessenden qui excelle. Dans le rôle de l’homme de foi, on trouve l’acteur Ron Perlman, parfait et en décalage en tant que prêtre chrétien, pas si croyant que ça ! Le jeu des acteurs n’arrive pourtant pas à pallier au manque de profondeur regrettable des personnages et du scénario parfois bien pauvre. Le réalisateur ne mène pas certaines situations jusqu’à l’aboutissement qu’elles méritent. Les scènes qui se veulent amusantes se multiplient sans qu’on est vraiment le temps de s’attarder dessus. De ce fait, on rigole sans rire puisque une nouvelle situation se présente toujours ; on a donc du mal à suivre. De plus, certaines scènes sont tellement absurdes qu’on a souvent un peu de mal à rire. Heureusement, le film est court, on n’a pas vraiment le temps de se lasser.
Point positif concernant les décors, le film ne bénéficie pas d’un gros budget mais les effets sont toutefois réussis pour créer un climat sombre (brouillard, brume, effets d’ombre et de lumière). Il résulte donc de I SELL THE DEAD, un divertissement horrifique qu’on apprécie, même si certaines séquences nous laissent perplexes. Dommage que le métrage n’ait pas bénéficié d’un scénario plus poussé et d’une mise en scène plus élaborée.


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- Article rédigé par : Anne-Laure Thirion

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