Incident on and Off A Mountain Road

Un texte signé Chrystelle Cavaglia

Pour le premier épisode, le réalisateur Don Coscarelli, qui signa BUBBA HO-TEP en 2002, nous propose avec INCIDENT ON AND OFF A MOUNTAIN ROAD un survival des plus inattendus. Tout comme pour BUBBA HO-TEP, le réalisateur s’inspire ici d’une nouvelle de Joe Lansdale.
En Oregon, sur une petite route de montagne déserte, Ellen (Bree Turner), percute une voiture étrangement arrêtée au beau milieu de la chaussée. Par chance, la jeune fille reprend connaissance peu de temps après sans aucune blessure hormis quelques égratignures. Remise du choc, Ellen se précipite pour voir l’état du conducteur de l’autre véhicule mais ne trouve personne. Cependant, elle remarque une large trace de sang par terre qui mène sur le bas côté. La jeune fille alors désespérée se met à appeler l’autre victime de l’accident quand au bout de quelques instants une grande silhouette sombre se dessine au fond du ravin…
Le pitch de départ demeure tout à fait classique puisqu’il s’agit d’une jolie fille devenant la proie d’un cruel « redneck » complètement déjanté. Mais pour une fois, notre héroïne se révèle difficile à attraper. On assiste alors à une course-poursuite étonnante et ingénieuse entre « la belle et la bête » qui plonge le spectateur presque immédiatement dans l’action. La fin prend également une tournure imprévue…
La mise en scène est plutôt originale grâce à des flashbacks habilement disséminés tout au long de l’épisode pour raconter l’histoire d’Ellen et sa vie avec son mari Bruce (Ethan Embry). Cette construction impose le rythme et joue avec la tension de manière efficace. Au début par exemple, lorsque Ellen est inconsciente, un flash-back intervient comme pour présenter le personnage et son environnement. Pourtant ces interruptions cassent l’ambiance car on passe très vite, peut-être trop vite, d’une atmosphère à une autre.
Le gore se réserve une petite place lorsqu’on arrive dans la bicoque où se déroulent les crimes. Cependant, on ne voit pas grand-chose à part des restes de cadavres et deux trois giclées de sang. La peur n’est pas vraiment au rendez-vous et il faudra se contenter de quelques scènes violentes ou/et « cradottes ».
La photographie s’avère soignée et bénéficie du charme de certains décors naturels, notamment la maison de Moonface (le tueur fou) perdue dans les bois au bord d’une falaise.
Tous les protagonistes ne se valent pas. Le plus intéressant reste celui de la jeune fille Ellen, apparemment sans défense, qui sera en fait prête à tout pour s’en sortir. Par contre, le personnage de Moonface (John DeSantis), qui doit son nom à sa peau blafarde, est un cliché du genre : grande brute épaisse, violente et dénuée de tout sentiment. Quant à Buddy, (Angus Scrimm qui collabora avec le réalisateur sur Phantasm I, II, III et IV) son rôle dans le film apparaît bien énigmatique. On se demande qui il est et ce qu’il fait là, à moins que ce ne soit le père de Moonface ?
Même si INCIDENT ON AND OFF A MOUNTAIN ROAD bénéficie d’un scénario un peu innovant et d’une mise en scène intéressante, on a quand même un peu de mal à se mettre dans l’ambiance à cause des flashbacks casseurs de rythme et une trop grande pudeur dans le gore.