Innocent Blood

Un texte signé Yannik Vanesse

USA - 2013 - D.J. Holloway, Sun Kim
Interprètes : Jun Sung Kim, C.S. Lee, Alexandra Bokyun Chun

Un ancien flic infiltré a décidé de prendre une retraite anticipée après une affaire difficile. Il s’est reconverti en professeur de criminologie. Une des personnes qu’il connaissait du temps où il travaillait sous couverture le contacte. Il refuse de l’aider, mais ignore que cette rencontre va mener à l’enlèvement de son fils. Il va tout mettre en œuvre pour le retrouver, replongeant dans ce passé qu’il avait préféré mettre de côté et oublier, montrant à sa femme une facette de sa personnalité qu’elle aurait préféré ne pas connaître.

INNOCENT BLOOD était présenté en sélection officielle du Festival International du Film Policier de Liège, cuvée 2014. Deux réalisateurs se dissimulent derrière ce film. D. J. Holloway s’est certes occupé de plusieurs courts-métrages, mais INNOCENT BLOOD est son premier long. Sun Kim est tout autant scénariste, que producteur et co-réalisateur de ce film, qui est, là aussi, son premier long-métrage.

Le film débute de manière très sobre, alors que la caméra nous présente un professeur de criminologie, propre sur lui, aimant sa femme et son fils. Le tableau est idyllique, mais le spectateur sait que quelque chose va venir égratigner cette tranche de vie paisible. Quand le fils de notre héros disparaît, le spectateur découvre que derrière les apparences, le personnage principal, et toute la ville avec lui, n’est qu’une poubelle sale et nauséabonde.
La transition manque de subtilité, mais la caméra fait plonger le spectateur dans la crasse, sans aucune concession.
En parallèle, un duo de flics recherche le héros, sentant bien qu’il dissimule des choses à la justice. Ces personnages ne servent certes pas à grand chose, mais ils amènent, de par leur personnalité, un second degré des plus plaisant. Hélas, ils ne sont que très peu exploités, ce qui est dommage. En effet, leurs apparitions sont amusantes, cassant quelque peu la noirceur du métrage, mais sans la déséquilibrer. Ce second degré est très bien dosé et aurait mérité d’être approfondis.
Les réalisateurs parviennent à créer un film tendu et ambigu, mais qui cumule hélas les erreurs. Ainsi, notre héros, flic superbement doué, ne parvient qu’à retrouver son fils parce que le méchant l’appelle et, bien que l’intention de présenter des personnages qui ne sont ni blancs, ni noirs est louable (le kidnappeur n’est pas aussi méchant qu’il y paraît, et le héros se révèle être une belle ordure), le film manque clairement de subtilité. Et il atteint le summum dans un final prévisible et ridicule, où le nom original désignant les badges de police prend tout son sens. Cette conclusion, trop gentille par rapport au message très sombre distillé par le film jusqu’alors, trahit quelque peu son esprit.
Dommage, car les acteurs sont très bons, et l’histoire en elle-même, bien que très classique, se révélait intéressante. En l’état, INNOCENT BLOOD est hélas plutôt raté, mais possède certaines qualités qui n’empêcheront certes pas le film de sombrer dans l’oubli, mais évitent l’ennui durant sa projection. Reste à espérer qu’à l’avenir, les réalisateurs sauront corriger leurs défauts, car cela pourrait en faire des réalisateurs à suivre.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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