Insidious chapitre 2

Un texte signé Yannik Vanesse

La petite famille, hantée par un esprit lors du premier chapitre, a réussi à s’en sortir, après que Josh ait franchi la barrière entre les mondes pour aller chercher son fils emprisonné. Il était aidé d’une voyante et, en revenant dans notre monde, il la trouva morte, étranglée. La police soupçonnant Josh, et ne voulant pas croire ces histoires d’esprits, tout le monde s’installe dans la demeure de la mère de Josh en attendant la fin de l’enquête. Hélas, les esprits n’en ont pas fini avec eux.

James Wan, avant de quitter le monde de l’horreur le temps d’un surprenant FAST AND FURIOUS 7 s’était fait la réputation d’un spécialiste de cinéma de série B référentiel, mais d’une efficacité redoutable et souvent terrifiant. Il a créé une franchise à succès avec SAW, dont le premier volet, avant de lancer la mode des torture porn, s’était révélé être un thriller sombre et manipulateur particulièrement intelligent. Il a aussi rendu hommage aux vigilante movie (DEATH SENTENCE) ou au cinéma gothique (DEAD SILENCE), sans parler de ses incursions dans les histoires de maisons hantées, que ce soit avec le classique mais inoubliable THE CONJURING, ou encore avec l’un peu plus original INSIDIOUS, dont voici la suite.
Il est souvent associé à Leigh Whannel, qui fut son scénariste sur SAW (et qui a continué à travailler sur la franchise, en écrivant les récits de SAW deux et trois) et DEAD SILENCE, et qui a travaillé sur les deux INSIDIOUS. Mais Leigh Whannel est aussi acteur, aimant laisser James Wan le mettre en scène, que ce soit dans SAW, DEATH SENTENCE, ou dans les INSIDIOUS, dans lesquels il incarne un des chasseurs de fantômes.
A la production, le spectateur retrouve un nom connu des années 2000, Oren Peli, qui s’est rendu tristement célèbre pour son implication dans les médiocres PARANORMAL ACTIVITY. Cependant, INSIDIOUS, premier du nom, se révélant être aussi intéressant qu’efficace (grâce au travail de James Wan), le spectateur ne peut qu’espérer que ce second chapitre suivra la même voie.

Le début du film, ainsi que quelques incursions particulières, sont quelque peu perturbantes. En effet, le récit commence dans une maison différente de celle du premier film, mais les problèmes y sont identiques. Une entité cherche à s’accaparer l’enfant de la demeure, et notre voyante arrive pour essayer de sauver la situation. Entre ce récit, et les quelques séquences en caméra à l’épaule, le spectateur peut craindre que le producteur ne se soit montré trop présent et ne fasse glisser la franchise sur la même pente que PARANORMAL ACTIVITY.
Cependant, James Wan et Leigh Wannel montrent rapidement leur savoir-faire. Le premier, en n’utilisant le faux documentaire qu’à des moments pertinents et les plus courts possibles, et le deuxième, en faisant vite basculer son récit comme suite directe du premier opus, avec les mêmes protagonistes, et ce début de film se révélant, plus tard, important pour l’histoire, se raccrochant de manière intéressante au scénario.
Malgré cela, INSIDIOUS CHAPITRE DEUX n’est pas particulièrement utile dans l’histoire globale de la franchise, son récit n’apportant rien à la cosmologie crée par les deux compères (en cela, le premier film se suffisait à lui-même), ou dans le genre des maisons hantées dans lequel ils officient. INSIDIOUS CHAPITRE DEUX déroule donc une histoire classique, et assez prévisible, mais évite cependant l’ennui, grâce à des personnages certes archétypaux, mais bien créés, et surtout en évitant les tunnels dialogués ou les sur-explications.
De plus, l’intérêt de ce film est ailleurs. Car si l’histoire est vue et revue, James Wan a l’habitude de faire peur, et sait exactement comment agir pour terrifier ses spectateurs. INSIDIOUS CHAPITRE DEUX est particulièrement effrayant, le réalisateur utilisant des mécaniques de la peur certes éculée, mais avec une grande maestria. La maison est glauque au possible, vieille demeure pleine de bruits bizarres, avec des jouets d’enfants ou des pianos s’animant seuls. Quand il nous fait quitter l’endroit, c’est pour nous mener dans un hôpital abandonné, ou dans l’autre monde sinistre, plein de mannequins, d’ombres, de cris.
INSIDIOUS CHAPITRE DEUX n’apporte ainsi pas grand chose mais, comme train fantôme, se révèle particulièrement intéressant, et procure nombre de délicieux frissons et de moments de terreur, James Wan prouvant ici une nouvelle fois qu’il est un réalisateur horrifique particulièrement doué.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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