Jenifer

Un texte signé Chrystelle Cavaglia

USA - 2005 - Dario Argento
Interprètes : Steven Weber, Carrie Fleming, Brenda James

Pour ce quatrième volet de la série Master of Horror, Dario Argento réalise JENIFER d’après un scénario de Steven Weber. Cet acteur de nombreuses séries télé qui incarne également le policier Frank, signe ici son deuxième essai scénaristique pour le télévision (le premier fut pour CLUB LAND en 2001) et qui s’avère rondement mené.
Frank et son coéquipier déjeunent tranquillement dans leur voiture de fonction au milieu d’un terrain vague. Après manger, Frank sort pour se dégourdir les jambes. Tout à coup, il entend des cris et des grognements. Il appelle alors son partenaire resté dans la voiture mais celui-ci ne l’entend pas car il écoute la musique à fond. Frank décide donc d’aller voir seul ce qui se passe et surprend un homme s’apprêtant à décapiter une jeune fille avec un hachoir…
Le scénariste s’inspire d’une bande dessinée de Bruce Jones et Bernie Wrightson pour écrire l’histoire bien singulière de JENIFER. Une jeune fille, apparemment sans défense, est sauvée des mains d’un prétendu psychopathe par un policier. Ce dernier, tout d’abord effrayé par le visage monstrueusement difforme de Jenifer, est très vite obnubilé par la jeune fille et son corps de rêve. Ainsi, il fera tout pour aider cette parfaite inconnue. En effet, aucune explication n’est donnée sur la jeune fille répondant au prénom de Jenifer, on ne sait ni d’où elle vient ni pourquoi elle est comme ça. Ce manque volontaire d’information renforce le côté mystérieux et effrayant du récit et de l’héroïne. Dès les premières minutes, on aperçoit l’atroce faciès de Jenifer au maquillage très réussi, et on est aussitôt saisi d’effroi.
Puis, une petite mélodie naïve et enfantine de boîte à musique pose immédiatement une ambiance inquiétante. Tout au long de l’épisode, l’atmosphère s’avère glauque, malsaine et sensuelle. Jenifer repousse certes par son visage mais attire et ensorcelle les hommes par son corps. Le réalisateur donne autant d’importance aux éclats de violence qu’aux effets érotiques comme nous le montre cette scène de sexe dans une voiture, forte en désir et en répulsion. L’aspect sexuel, omniprésent dans cette histoire, est traité de façon gore, sale et dérangeante surtout dans la séquence finale. La violence et le « gore » sont de rigueur bien sûr, sous diverses formes : cannibalisme, assassinats d’enfants et d’animaux, liaisons charnelles… avec des effets sanglants de bonnes factures tout à fait efficaces.
Enfin, la mise en scène arbore une structure narrative circulaire, ce qui donne l’impression de se retrouver dans un horrible et troublant cauchemar se répétant sans cesse.
JENIFER, conte lubrique, sanguinolent et putride, détient donc tous les bons éléments du cinéma horrifique populaire. Une descente aux enfers érotique et dérangeante.


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- Article rédigé par : Chrystelle Cavaglia

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