J’Enterre les Vivants

Un texte signé André Quintaine

USA - 1958 - Albert Band
Titres alternatifs : I Bury The Living
Interprètes : Richard Boone, Theodore Bikel, Peggy Mauer, Robert Osterloh, Herbert Anderson

Afin de respecter les traditions, Robert Kraft accepte de suivre la volonté de son conseil d’administration et de diriger, pendant une année, les affaires administratives du cimetière local. Il accepte, mais à contrecœur. Il ne sait pas encore à quel point il a raison de ne pas être emballé…
Lorsqu’il prend ses fonctions, Andy qui entretient le cimetière, lui présente un immense tableau, outil essentiel afin de pouvoir repérer les concessions libres. Les épingles à tête noire indiquent les concessions déjà occupées, les épingles à tête blanche celles qui sont réservées, achetées d’avance par des « clients » prévenants…
Lorsque Robert plante par inadvertance des épingles noires dans les concessions fraîchement acquises par un jeune couple flamboyant de vivacité, il n’imagine pas encore qu’il va en fait provoquer leur mort ! En effet, les deux tourtereaux succombent dans un accident de la route. A partir de ce moment, à chaque fois que Robert va planter une épingle à tête noire dans la concession d’un vivant, le malheureux tombera raide mort quelques heures plus tard, entraînant par la même occasion, Robert dans un cauchemar à chaque fois de plus en plus terrifiant.
Pour donner une idée de ce que l’on ressent à la vision de J’ENTERRE LES VIVANTS, il suffirait presque de le résumer en expliquant qu’il ressemble à un épisode de la Quatrième Dimension qui durerait plus d’une heure. Car telle est l’impression qui se dégage de ce petit bijou, également fier représentant du film noir. On y retrouve en effet le fatalisme, le pessimisme et la noirceur qui caractérisent ce genre né dans les années 40 où un héros acculé est emprisonné dans des situations qu’il ne contrôle pas et qui est forcé de prendre des décisions désespérées. Fidèle au genre, J’ENTERRE LES VIVANTS se veut également réaliste. Même si le thème est assurément fantastique, le film laisse planer le doute, permettant ainsi au cauchemar de se développer, bien au-delà du rêve.
Et de cauchemar, il en est bien question ici car le film ne laisse passer aucune éventualité, aussi sombre et démente soit-elle. Preuve en est, notre héros aura même l’idée de faire revenir les décédés à la vie en plantant des épingles à tête blanche à la place des noires dans leurs concessions !
Albert Band est un nom très apprécié des aficionados de séries B, en particulier parce qu’il a monté avec son fils Charles Band dans les années 80 la fameuse Empire Pictures qui nous a valu tant de délicieuses séries B comme BREEDERS par exemple. Comme réalisateur, on doit à Albert Band des bandes (pardon) aussi savoureuses que GHOULIES 2, ZOLTAN LE CHIEN SANGLANT DE DRACULA ou encore DOCTOR MORDRID. Mais c’est surtout comme producteur qu’il s’est fait remarquer avec de nombreux westerns et autres films fantastiques depuis les années 60.
Theodore Bikel qui interprète Andy, le gardien qui s’est occupé toute sa vie du cimetière, a beaucoup œuvré pour la télévision. Il a d’ailleurs été le héros d’un épisode de La Quatrième Dimension (Four O’Clock). Richard Boone, le malheureux torturé, s’est également illustré à travers le petit écran et est apparu aux côtés de John Wayne dans ALAMO.
L’interprétation que nous livrent ces deux acteurs, alliée à la réalisation exemplaire d’Albert Band nous offre un très bon moment de cinéma.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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