Joshua
Joshua est un petit garçon de neuf ans, un surdoué qui vit avec sa famille dans le New York aisé. Ses parents lui prodiguent tout leur amour. Mais l’équilibre familial est bouleversé quand naît Lili, la petite sœur de Joshua. Lili ne trouve pas le sommeil et pleure en permanence. Sa mère, épuisée, sombre dans la dépression. Son père ne sait plus à quel saint se vouer mais tente vaille que vaille de maintenir le bateau familial à flot, ce qui se révèle d’autant plus difficile que des événements dramatiques surviennent et que notre homme commence à douter des sentiments de son propre fils à son égard.
Avec JOSHUA, George Ratliff joue la carte de l’enfant maléfique. Oh, pas celui possédé du démon de L’EXORCISTE, non plutôt la face d’ange qui cache un fond profondément mauvais. Le gosse manipulateur. Le réalisateur nous confronte à l’image d’innocence systématiquement accolée par notre société à l’enfance. Tout l’intérêt de ce genre de scénario repose sur le tiraillement intérieur d’un homme incapable d’imaginer que l’objet de son amour profond veuille sa perte, que la chair de sa chair soit un monstre capable des pires horreurs.
Il est un peu étonnant de voir que ce film a su trouver le chemin des studios de production hollywoodiens, lesquels depuis de longues années ne se signalent pas par leur audace. Un film, américain de surcroît, nous présentant l’enfant comme un ennemi, sans recourir à l’attirail fantastique lambda, sans trop chercher d’excuse à son comportement, et qui s’offre le luxe de refuser le happy-end, voilà qui tranche « agréablement » (si on peut le dire ainsi).
Joshua a été présenté au 26e Festival du film fantastique de Bruxelles, lequel programmait le même jour THE VANISHED (Makoto Tanaka, Japon, 2006), un film qui aborde également la question de l’enfant maléfique mais avec une traitement nettement plus superficiel, sous l’angle du vampirisme, et pour un résultat peu concluant.