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Kekexili Mountain Patrol

Avec le second film de Chuan Lu, KEKEXILI MOUNTAIN PATROL, basé sur une histoire vraie, nous partons à la poursuite des chasseurs d’antilopes.
Kekexili est le nom d’une plaine située sur les hauts plateaux du Tibet, à plus de quatre milles mètres d’altitude, à la frontière chinoise. C’est le dernier habitat sauvage des antilopes tibétaines. En 1985, commence une chasse effrénée qui fait passer la population d’antilopes d’un million à dix milles individus en moins d’une dizaine d’années. Le but de ce massacre étant bien évidemment la vente fructueuse et illégale de leur fourrure. Un groupe de volontaires s’organise alors pour essayer d’arrêter les braconniers. C’est dans ce contexte que se déroule notre histoire.
Un jeune reporter, se sentant concerné par la protection des antilopes tibétaines, arrive dans un petit village pour interviewer Ritai (Duobuji), le chef de la patrouille de bénévoles. Le groupe qui décide d’organiser une expédition pour retrouver la trace des braconniers propose au journaliste de les accompagner. Commence alors pour nos amis un difficile périple dans les sévères montagnes du Tibet au climat austère et qui durera plus de deux semaines.
Le film semble être réalisé comme un documentaire. Le début introduit les protagonistes que l’on voit évoluer dans leur environnement quotidien pendant tout le reste du métrage. Cependant la mise en scène reste cinématographique. Le décor naturel, les magnifiques mais redoutables montagnes tibétaines donc, est traité comme un personnage à part entière. De plus, ces paysages sauvages et rocailleux, mis en avant par des vues panoramiques, nous permettent d’apprécier toute l’étendue et la rudesse du site. L’ensemble, très contemplatif, comporte peu de dialogues qui ne sont d’ailleurs pas nécessaires puisque l’action des personnages montre leur détermination. En effet, ces hommes sont prêts à tout risquer, jusqu’à leur vie, pour arrêter le massacre en masse des antilopes de leur pays. Le réalisme est bien rendu. On découvre les conditions extrêmement difficiles de la traque dues au climat, à l’altitude et à l’endroit lui-même. L’ambiance, qui demeure froide tout du long, est renforcée par quelques scènes assez crues. Notamment celle de l’exécution pré-générique et celle où Ritai et sa bande brûlent un grand nombre de carcasses de bêtes abattues. Les choses sont montrées comme elles sont, sans discours promoteur ni amour protecteur de la Nature.
KEKEXILI MOUNTAIN PATROL est donc un bon film semi-documentaire. D’après les faits réels, le reportage engendra la protestation du public, mais c’est bien des années plus tard que le gouvernement chinois décida de réagir en faisant de Kekexili une réserve naturelle pour les antilopes tibétaines. Très intéressant à découvrir.Chrystelle Cavaglia

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