Konga

Un texte signé Eric Escofier

USA - 1961 - John Lemont
Interprètes : Michael Gough, Margo Johns, Jess Conrad, Claire Gordon, Austin Trevor

Réalisé par John Lemont et produit par l’illustrissime Herman Cohen connu pour être aux génériques des films comme I WAS A TEENAGE FRANKENSTEIN, BRIDE OF THE GORILLA, CRIMES AU MUSEE DES HORREURS ou encore BLACK ZOO, voici KONGA, également distribué sous le titre moins connu de I WAS A TEENAGE GORILLA !
Ce King Kong 100% british se solda par un triste échec commercial à l’inverse de ses prédécesseurs que sont KING KONG, ou MIGHTY JOE YOUNG… La faute n’en incombe pas au scénario écrit par Herman Cohen et A. Kendel (auteurs du sript de CRIMES AU MUSEE DES HORREURS) qui est des plus délirants !
Le Professeur Decker que l’on croyait mort revient du fin fond de l’Afrique en compagnie de son petit chimpanzé Konga ainsi que de nombreux spécimens de plantes carnivores. Decker retrouve Margot, sa fidèle secrétaire, et lui fait part de sa découverte. Sa formule pourrait bien changer le cours de l’évolution des animaux. De retour à la faculté, il se heurte à l’ignorance du doyen qui le prend pour un fou. Pour se débarrasser de ce gênant personnage, Decker injecte alors un sérum à Konga qui devient énorme. Puis, à l’aide d’une lampe électrique, il l’hypnotise et lui dicte d’aller tuer le vieil homme ! Decker ne s’arrête pas en si bon chemin et ce sera ensuite le tour du Professeur Tagore et du petit ami d’une de ses jeunes élèves qu’il est en train de draguer. Poussée par la jalousie, Margot inocule une trop forte dose de sérum au singe qui, désormais gigantesque, met le feu à la maison et emporte le professeur tel Fay Wray dans KING KONG !
Il manque à ce KONGA un Willis O’Brien ou un Ray Harryausen aux effets spéciaux. Outre les plantes carnivores qui sont pathétiques à regarder, le pauvre Konga n’est au final qu’un homme dans un piètre costume de singe évoluant dans un décor de carton pâte qui détruit une maison de poupée ! Lorsqu’il prend dans ses bras le professeur, celui-ci n’est finalement représenté que par une marionnette, modestement confectionnée.
Si le Roi Kong fut détruit par les tirs répétés des avions, Konga est ici trucidé par les balles des mitrailleuses de l’armée anglaise. Le singe agonise pile poil aux 12 coups de minuit sonnés par Big Ben. On remarquera l’affiche mensongère qui évoquait Konga en train de piétiner les gens dans un Londres en flammes ! Quant au procédé « Spectarama » vanté par les distributeurs, on le cherche aujourd’hui encore !
Mais il serait dommage de ne voir qu’un navet dans KONGA. Bien au contraire, car KONGA reste une curiosité à voir surtout pour l’inégalable Michael Gough. Il incarne dans toute sa splendeur un détraqué mégalomane qui ne recule devant aucun sacrifice pour parvenir à ses fins. On l’avait déjà vu dans ce personnage qui lui sied à merveille dans CRIMES AU MUSEE DES HORREURS et dans THE BLACK ZOO.
Associé à Herman Cohen, Jim O’Connoly garda un très mauvais souvenir de ce film. Par la suite, il fit mieux en tant que réalisateur avec LE CERCLE DE SANG, LA VALLEE DE GWANGI et LA TOUR DU DIABLE.


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- Article rédigé par : Eric Escofier

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