La Danse du Lion

Un texte signé Michaël Guarné

Après LA HYENE INTREPIDE en 1979, Jackie Chan signe avec LA DANSE DU LION son premier métrage en tant que réalisateur au sein de la Golden Harvest. C’est le début d’une longue collaboration avec Raymond Chow, le patron de la compagnie cinématographique en question. L’histoire basique du film permettra à la future star du cinéma d’action d’affirmer sa volonté d’innover en matière de chorégraphies martiales.
Jackie Chan et Pai Wei incarnent respectivement Dragon et Tigre, deux frères orphelins recueillis par un maître de kung-fu. Rejeté par ce dernier pour trahison, Tigre finit par rejoindre la pègre locale. Dragon est finalement chargé par son maître de retrouver son frère et de le ramener sein et sauf.
A la fois acteur, réalisateur, scénariste et chorégraphe, Jackie Chan accouche en fait du plus gros succès au box-office à Hong Kong au début des années 80. La scène d’introduction se passe de commentaires ; Jackie Chan y exécute à merveille la fameuse danse du lion (4 danseurs s’affrontent par équipe de 2 pour récupérer un objet situé en hauteur). Vraiment du beau spectacle !
Les combats sont quant à eux magistralement mis en scène et extrêmement variés. Il démontre au spectateur ses capacités incroyables à manier toutes sortes d’objets. La scène où il se défend à l’aide d’un petit banc en bois est à ce titre très jouissive, comme celle où il se défend avec son éventail d’ailleurs. Citons aussi la séquence où il fait face au policier Sang Kung et sa fille (Lily Li) qui utilise sa robe comme un prolongement de son corps. Ses mouvements amples et gracieux jouent ainsi des tours à Dragon plusieurs fois…
Tous ces affrontements demeurent néanmoins assez classiques dans leur déroulement. Mais plus on avance vers la fin du film, plus Jackie Chan va modifier son approche du combat ; la lutte finale entre Dragon et le grand méchant de l’histoire étant le meilleur exemple. Les deux hommes combattent violemment pendant une bonne dizaine de minutes quand même ; et les coups semblent portés contrairement au début du métrage. Le réalisateur des MARINS DES MERS DE CHINE utilise ici judicieusement les câbles afin d’accentuer l’impact des chutes des deux personnages.
A part ça, LA DANSE DU LION flanche un peu par son aspect comique. La kung-fu comédie devenant de plus en plus populaire à cette époque, Jackie Chan joue donc la carte d’un comique très visuel qui, il faut bien l’admettre, est loin d’être efficace. Ses grimaces enfantines sont dans l’ensemble assez niaises et hors propos, même si quelques bonnes idées ressortent du lot comme la scène où il se déguise en vieillard.
Quoi qu’il en soit, c’est un plaisir de (re)voir enfin en version originale les premières œuvres de l’auteur de POLICE STORY. Un bon Jackie Chan en somme, qui vaut plus pour ses combats que pour son côté humoristique.