La légende de l’Himalaya
Petite production martiale oubliée, LA LEGENDE DE L’HYMALAYA débute (soi-disant) au Tibet, là où les cinéastes ont été à la rencontre d’une forme particulière de kung-fu appelée le « style Mi ». L’intrigue débute donc par une célébration qui inclut des concours d’équitation, des danses folkloriques et tout un décorum qui n’aura, pourtant, quasiment aucune influence sur la suite du long-métrage. Laquelle se situe en Chine et présente le méchant Kao Chu, joué par Chen Sing (vu, par exemple, dans les efficaces CHEN LE MAGNIFIQUE, NINJA THUNDERKICK ou LES 2 CAVALIERS DE SHAOLIN), un homme cruel et dévoré par l’ambition. Il imagine de marier son frère adoptif, Kao I Fan, un pleutre, à la belle Ching Lan (jouée par la reine du kung-fu en personne, Angela Mao) afin de s’emparer des richesses de son clan. Kao I Fan n’étant guère favorable à ce mariage arrangé, Kao Chu n’hésite pas à le tuer et à le remplacer par un sosie, au grand désespoir de Chin Kang (Dorian Tan Tao Liang, surnommé « Flash Legs » grâce à ses incroyables talent de « kicker », démontrés, par exemple, dans LUTTE FEROCE A SHAOLIN et INVINCIBLE KUNG FU LEGS) amoureux de Ching Lan. Afin de compléter son plan, Kao Chu va ensuite accuser Ching Lan de commettre un adultère en compagnie de Chin Kang puis du meurtre du faux Kao I Fan, qu’il a lui-même éliminé afin de supprimer tous les témoins de son crime. Condamnée à mort (par noyade), la belle Ching Lan est, heureusement, secourue par Chin Kang et tous deux décident de se venger de Kao Chu…
Si LA LEGENDE DE L’HIMALAYA prend son temps pour développer une intrigue complexe, le résultat, au final, s’apparente simplement à un énième « film de vengeance » et voit les deux stars (Angela Mao et Dorian Tan) s’associer pour défaire le grand méchant (Chen Sing). D’où une impression de lenteur et de mollesse pour ce métrage franchement longuet (près de deux heures !) dont la première moitié, entièrement occupée par des manœuvres politiques parfois poussives se perd dans des circonvolutions qui tentent d’élever le propos mais diluent également le plaisir simple du kung-fu. Il faut, par conséquent, attendre la seconde moitié de la péloche pour recevoir sa dose habituelle d’entrainement martial à la dure puis de combats énergiques. Le climax, chorégraphié par Sammo Hung (qui joue également un petit rôle), se révèle, heureusement, à la hauteur des attentes et délivre une pluie de coups de pieds et de poings durant une bonne dizaine de minutes. L’essentiel du métrage permet par conséquent d’apprécier les qualités de comédiens d’Angela Mao, Chen Sing ou Dorian Tan, qui laissent parfois un peu à désirer d’ailleurs (en particulier pour le dernier cité) mais changent agréablement de leurs prestations souvent purement physiques.
Les physionomistes s’amuseront également à repérer les apparitions de Jackie Chan, Tony Liu, Yuen Biao, Billy Chan, Corey Yuen et quelques autres venus faire un petit coucou ou, dans le meilleur cas, quelques mouvements d’arts martiaux.
Au final, LA LEGENDE DE L’HIMALAYA constitue un petit kung-fu relativement banal en dépit d’une certaine ambition (scénario complexe, durée élevée, décors originaux et figuration appréciable). Les amateurs des acteurs principaux y trouveront sans doute leur content même si la plupart des joutes martiales n’interviennent, hélas, que dans la dernière partie du film. Un poil ennuyeux et languissant, LA LEGENDE DE L’HIMALAYA ne peut prétendre être un classique du genre, loin de là, mais le tout se regarde cependant d’un œil distrait par les plus indulgents.