Un texte signé Michaël Guarné

Hong Kong - 1972 - Chung Chang-wha
Titres alternatifs : King Boxer, 5 Fingers of Death
Interprètes : Lo Lieh, Wang Ping, Wang Chin-feng

retrospective

La Main de Fer

Coréen d’origine, Chung Chang-wha réalise avec LA MAIN DE FER son troisième long métrage à Hong Kong. Le succès fut tel que le film devint l’une des premières productions HK à être exportées aux Etats-Unis et en Europe.
Lo Lieh incarne ici Chin Hao, jeune élève n’ayant plus rien à apprendre de son maître en terme de kung-fu. Celui-ci l’envoie donc en ville dans une école réputée afin qu’il puisse y poursuivre son entraînement martial. Chin Hao assimile rapidement les techniques de son nouveau maître et devient de ce fait un challenger potentiel au tournoi de kung-fu qui se profile ; certains clans décident donc de s’occuper de son cas. Bientôt, Chin Hao est pris dans une embuscade tendue par des mercenaires nippons et en ressort les mains brisées. Il va devoir redoubler de courage s’il souhaite participer à ce fameux tournoi. C’est alors que son vieux ‘sifu’ lui apprend la technique secrète de La Main De Fer…
L’habitué des films de la Shaw ne devrait pas trop être dépaysé par LA MAIN DE FER car l’histoire tout comme son traitement demeurent très classiques. Le héros subit dans un premier temps une humiliation digne de ce nom. Puis il s’entraîne d’arrache-pied afin de se venger comme il se doit. Survient alors l’élément qui déclenchera sa vengeance : la mystérieuse technique du vieux maître d’arts martiaux… Grâce à ce savoir, notre héros va enfin pouvoir se dépasser, faire payer ceux qui l’ont froidement agressé.
Une narration relativement conventionnelle donc, le tout agrémenté de plusieurs clichés inhérents au genre. Ainsi, on n’échappe pas au sempiternel triangle amoureux. Chin Hao attire à la fois les charmes de la fille de son oncle et ceux d’une chanteuse d’opéra croisée en chemin. Leurs relations à l’eau de rose sont redondantes à souhait. Comme souvent avec les œu-vres asiatiques, les personnages n’osent rien se dire en face, du coup ‘l’intrigue’ amoureuse traîne en longueur et devient vite soporifique.
Quant aux combats, ils sont assez efficaces mais auraient certainement gagné en intérêt s’ils y avaient eu plus de plans séquences. Car les plans durant 2 ou 3 secondes instaurent du rythme certes, mais cachent un manque d’idée évident au niveau des chorégraphies martiales. N’est pas Liu Chia Liang qui veut… Certaines scènes violentes font néanmoins leurs petits effets, comme celle où un disciple ayant trahit son clan par jalousie se fait méchamment énucléer. Ses globes oculaires roulent à même le sol dans un plan sanguinolent pouvant évoquer Chang Cheh. La violence se fait également ressentir vis-à-vis des racines des personnages. Les Japonais sont ici décrits comme de vulgaires barbares, ce qui peut sûrement s’expliquer par les origines de Chung Chang-wha. Ah, l’éternel amour entre Coréens et Japonais (ces derniers ont envahi plusieurs fois les premiers afin d’aller sur le sol chinois)…
Ayant marqué un certain nombre de réalisateurs contemporains (le ‘sampler’ de l’image en tête, autrement dit Tarantino), LA MAIN DE FER est un film de kung-fu honnête qui a cependant du mal à paraître inventif sur la durée.


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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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