La Maison de tous les cauchemars

Un texte signé Yannik Vanesse

La Hammer est réputée pour ses films d’horreur gothique, ayant popularisé, entre-autre, Dracula et Frankenstein, et rendu célèbre des acteurs comme Christopher Lee et Peter Cushing. Dans les années 80, elle se lance dans la production et la réalisation d’une série télévisée qui, comme « la quatrième dimension » ou autres séries du genre, développe une histoire différente par épisode. La série fut diffusée en France, d’abord sur france 3, puis la défunte chaîne la 5, et pour finir sur M6 dans les tout aussi mythiques « jeudis de l’angoisse », qui permit à tant d’amateurs d’horreur de découvrir nombre de films plus ou moins bons, ainsi que « les contes de la crypte ».

HAMMER HOUSE OF HORROR déploie donc des histoires fortement ancrées dans les années 80 britanniques (musique, costumes, une ambiance légèrement kitsch) et se veut développer les grands thèmes du gothique. Hélas, nombre d’histoires se ressemblent, utilisant le même thème dans des contextes différents, et ainsi, beaucoup d’épisodes sont trop prévisibles pour être vraiment appréciés.
« The Mark of Satan » se passe donc dans une morgue, « Witching time » dans un cottage isolé, tout comme « Visitor from the grave », mais un mort-vivant y remplace la sorcière de « Witching time », et « Rude Awakening » envoie un agent immobilier dans la campagne. Tous ces épisodes déploient une thématique tournant autour de la folie supposée du personnage principal et, si l’idée est classique mais intéressante, cela crée une certaine lassitude de voir tant de récits raconter les mêmes choses, en changeant seulement le contexte. « Visitor from the grave » se veut différent dans sa fin, et « Rude Awakening » montre de jolies demoiselles peu vêtues, mais ce n’est pas suffisant pour crée un véritable intérêt.
De même, « The house that bled to death », malgré une conclusion ironique en diable, colle trop aux poncifs des maisons hantées pour susciter l’intérêt. Certes, l’utilisation de ces ficelles est logique et volontaire, justifiée par le final, mais hélas, tout ce qui précède endort plus le spectateur qu’autre chose.
Cependant, quelques épisodes se démarquent, par une certaine originalité dans le récit. « Charlie boy » développe une thématique centrée sur les poupées vaudou, laissant libre court à plusieurs mises à mort délicieusement sanglantes. « Children of the full moon » parle sans surprise de loups-garous, mais, en plongeant le spectateur dans une mystérieuse demeure au fond des bois, crée l’intérêt, grâce à une ambiance résolument gothique et réussie. « The Silent scream » maîtrise l’ironie à la perfection, et le final est superbement trouvé. Hélas, en enfermant son personnage principal dans une cage pendant une longue partie de l’épisode, l’histoire se retrouve tirée en longueur et par moment ennuyeuse.
Le récit le plus réussi est celui de « The two faces of evil » qui, bien que jouant là-aussi sur la folie de l’héroïne, ne laisse aucune ambiguïté quand au fait que les créatures qui la pourchassent existent et, utilisant un monstre bien original, se révèle très intéressant.
HAMMER HOUSE OF HORROR est donc une série inégale, mais avec quelques épisodes intéressants, qui se laisse regarder sans déplaisir, grâce à son ambiance par moment gothique mais toujours ancrée dans son époque, et qui joue sur les grands thèmes du fantastique.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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