La Maison Des Ombres

Un texte signé André Cote

Angleterre - 2011 - Nick Murphy
Titres alternatifs : The Awakening
Interprètes : Rebecca Hall, Dominic West, Imelda Staunton, Lucy Cohu, Diane Kent...

Florence Cathcart est une femme très instruite et intelligente. Dans l’Angleterre de 1921, elle pourchasse les charlatans se faisant passer pour des médiums et autres fausses apparitions fantomatiques. Cependant, en acceptant de se rendre dans un pensionnat reculé, soit disant hanté par un petit garçon, elle ne sait pas à quel point ses convictions vont basculer.

Nick Murphy, réalisateur et scénariste de cette histoire de fantômes, est surtout connu pour avoir œuvré dans des séries télévisées, réalisant entre-autre plusieurs épisodes de « Nick Cutter et les portes du temps ». Il s’entoure, pour son film, d’un solide casting, qui participe grandement à la qualité de LA MAISON DES OMBRES. Rebecca Hall est en effet sexy tout autant que fragile, et joue superbement bien le personnage principal plutôt complexe du film. Dominic West, qui lui donne bien souvent la réplique, crée une dynamique des plus intéressantes dans le duo. Même les enfants sont excellents.

Des histoires d’écoles ou de pensionnats hantés, voilà un postulat qui n’est pas nouveau. SAINT ANGE, L’ORPHELINAT et bien d’autres métrages utilisent ce type de point de départ. LA MAISON DES OMBRES s’en démarque en plaçant son histoire dans l’Angleterre de l’après première guerre mondiale. La reconstruction de la société, les costumes, manières de s’exprimer ou autres traumatismes dus à la guerre, sont bien amenés, bien recréés. L’ambiance du film est ainsi des plus crédible. Cependant, il faut bien admettre que, sorti de cela, le métrage est des plus classiques et, si l’époque apporte quelques petites choses, ce n’est pas si marquant.
Cependant, si LA MAISON DES OMBRES manque d’originalité, est-il inintéressant pour autant ? La réponse est clairement négative. Certes, le spectateur un tant soit peu habitué à ce genre d’histoire ne sera jamais surpris, que ce soit dans l’évolution de l’intrigue ou des personnages, ou en ce qui concerne les révélations finales, très prévisibles. Cependant, Nick Murphy sait raconter son histoire et la mettre en scène. Les paysages sont ainsi franchement sublimes, et le pensionnat qui sert de cadre à l’histoire on ne peut plus mystérieux et dérangeant – les tableaux confèrent un malaise palpable à l’ensemble. De plus, les personnages, là aussi classiques, restent bien construits et crédibles et, incarnés par d’excellents acteurs, prennent vie devant nos yeux, et il est facile de s’attacher à eux.
Au niveau des sensations, si LA MAISON DES OMBRES n’est jamais terrifiant, il sait provoquer le sursaut et la tension. Que ce soit quand l’héroïne pourchasse un faux fantôme à travers la maison, ou quand elle découvre la réplique miniature du pensionnat, Nick Murphy sait mettre mal à l’aise ses spectateurs, à défaut de les glacer de peur. LA MAISON DES OMBRES parvient même, de temps en temps, à se teinter de poésie macabre.
Ainsi, tout spectateur cherchant l’originalité devrait passer son chemin. Cependant, s’il cherche une histoire classique mais bien construite, LA MAISON DES OMBRES est un très bon choix. Certes, le film ne laissera pas un souvenir impérissable, mais il permettra de passer un très bon moment, ce qui est largement suffisant.


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- Article rédigé par : André Cote

- Ses films préférés : Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood


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