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La Mutante 3

Un nouveau visionnage de l’ensemble de la série des SPECIES s’imposait après l’annonce de la sortie du troisième épisode… Les deux premiers s’avèrent être des produits de série B préfabriqués mais luxueux. Avec des budgets très confortables, les auteurs nous livrent des petits films qui n’ont rien d’exceptionnel mais qui se laissent voir malgré tout. L’accent est mis sur les effets spéciaux numériques. Le premier film, tout particulièrement, sortait précisément pendant cette période bénie pour les ordinateurs qui avaient alors la côte (ils l’ont d’ailleurs toujours). Ajoutez un peu d’action, des acteurs plutôt sympas et vous obtenez un divertissement parfait pour le vendredi soir. LA MUTANTE 3 s’annonce plus ambitieux mais pas plus friqué puisqu’il s’agit d’un direct to video. Le format de l’image choque d’emblée, en particulier, si, comme moi, vous venez de revoir les deux précédents épisodes. Voir Natasha Henstridge sur une image digne d’un sitcom est un choc dont on ne se remet pas, même si elle laisse rapidement sa place à une autre fille.

Dans les deux premiers épisodes, nos semblables jouent avec le feu en manipulant des séquences d’ADN communiquées par une puissance extraterrestre. A chaque fois, leur joujou leur échappe et la jolie demoiselle extraterrestre créée génétiquement s’évade. Elle est tout bêtement à la recherche d’un beau mâle pour se reproduire. On lance alors à ses trousses une troupe de gugusses qui finit toujours par la capturer plutôt morte que vive. Dans ce troisième opus, la mutante du rôle titre n’a pas été véritablement créée par nous, puisqu’il s’agit de l’enfant de la précédente mutante nommée Eve. Elle est recueillie par un scientifique qui espère bien isoler son ADN supérieur et, accessoirement, obtenir un prix Nobel. La jeune mutante représente une nouvelle génération bien plus pure que celle de ses prédécesseurs. A l’inverse, il existe désormais une autre branche d’aliens, issue, pour sa part, du cosmonaute revenu de l’espace du précédent épisode de la série (rappelez-vous). Contaminé lors d’une mission sur Mars, il n’avait pas pu respecter la quarantaine imposée par la procédure et avait fait un petit à une figurante. Celle-ci, sans s’en rendre compte (le bébé est sorti du ventre et l’a tuée) a donné naissance aux hybrides, une race à part entre humains et aliens. Notre cosmonaute ne s’est d’ailleurs pas arrêté à un unique rejeton. Dans ce dernier opus, ceux-ci espèrent que la nouvelle mutante, encore plus parfaite que les précédentes, voudra bien les aider à « améliorer » leur race car celle-ci survit difficilement aux différentes bactéries qui existent sur terre.
Comme vous pouvez le constater, le scénario ressemble à s’y méprendre à celui d’un pilote pour une future série télé et çela ne m’étonnerait pas que la trilogie se termine de cette manière. Dans tous les cas, LA MUTANTE 3 est affligeant dans presque tous les domaines. Plus qu’un direct to video, LA MUTANTE 3 n’est qu’un vulgaire téléfilm extrêmement pauvre de surcroît. D’ailleurs, les personnages l’admettent d’eux-mêmes, à l’instar de ce flic qui s’excuse du peu d’action que l’on trouve dans le film en expliquant que l’État américain a suffisamment dépensé d’argent dans ce projet extraterrestre par le passé.

Il y a pourtant un domaine dans lequel le film ne déçoit pas, c’est celui des effets spéciaux. Ecoeurants, limites gores, ils sont en outre particulièrement réussis. On pourrait presque recommander le film rien que pour eux, c’est pour dire. Dans ce domaine précis, le peu d’argent disponible n’a vraiment pas été gaspillé. Pour le reste c’est une autre paire de manches. Le scénario oublie le mot originalité, les personnages adultes des deux premiers épisodes cèdent la place à des adolescents boutonneux, le grain de l’image rappelle vraiment trop le téléfilm du samedi soir, etc. La série n’en sort pas grandie en enfantant d’un tel navet.

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