La nuit du lendemain

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Grande Bretagne, USA - 1968 - Hubert Cornfield
Titres alternatifs : The Night of the Following Day
Interprètes : Marlon Brando, Richard Boone, Rita Moreno, Pamela Franklin

A son arrivée à l’aéroport d’Orly, une jeune Américaine se voit enlevée par une petite bande en apparence bien organisée. Fille d’un businessman forcément riche, la demoiselle devient l’otage des criminels qui réclament une forte somme d’argent à son paternel. Mais les sentiments troubles du chef des kidnappeurs, le désir qui semble naitre chez le chauffeur et la jalousie de sa petite amie droguée compromettent l’opération.

LA NUIT DU LENDEMAIN se voudrait un thriller tendu mais, hélas, durant sa première moitié, peu de choses surviennent. La tension monte lentement entre les différents ravisseurs mais sans provoquer beaucoup de suspense ou d’angoisse chez le spectateur. Tout cela semble lourd et les longueurs, nombreuses, n’arrangent pas les choses en dépit du jeu relativement inspiré des différents interprètes, dominés par un Brando qui, comme souvent, parait toujours aux limites du surjeu.

La seconde partie, certes plus nerveuse, consiste en une série de scènes déjà (trop ?) vues avec le père de la kidnappée devant remettre une forte somme aux gangsters. Nous avons droit aux déambulations dans le métro, à l’échange de billets potentiellement marqués dans une banque et à divers déplacements afin de semer la police. Le dernier quart, nettement plus énergique, marque pour sa part le fiasco de cette opération pourtant en apparence bien agencée et livre son lot de morts violentes, de retournements d’alliance et de fusillades.

Adaptant un roman policier de Lionel White, le long-métrage tente certaines innovations, par exemple en laissant pratiquement tous les personnages anonymes et réduits à leur seule fonction : le chauffeur, la droguée, la fille kidnappée, le père, l’agent de police, etc. Nous sommes clairement à la frontière entre un cinéma plus cérébral, plus « auteurisant » et une volonté de se conformer aux codes du thriller, du film de genre codifié à base d’enlèvement et de gangsters finissant par s’entretuer pour diverses raisons.

En résumé, voici un long-métrage pas inintéressant, relativement agréable (sa courte durée aide à en atténuer les défauts) mais pas franchement passionnant, que l’on conseillera essentiellement aux inconditionnels de Brando.

Au niveau de la copie blu ray proposé par Elephant, celle-ci s’avère globalement satisfaisante mais certains plans sont quelques peu flous ou décevants par rapport aux possibilités du support. On peut également juger le grain comme excessif, en particulier lors des scènes en extérieurs quelques peu fourmillantes et plus encore durant les passages nocturnes. Pas de quoi découragé les défricheurs de curiosités cependant.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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