retrospective

La Rebellion de las Muertas

Krishna Sanata (Paul Naschy), est une sorte de gourou magicien hindou que rencontre Alveira. Elle a des cauchemars et aimerait que celui-ci l’aide à résoudre ses problèmes, alors qu’une de ses amies, Gloria vient justement de se faire assassiner.
Une nuit, cette même Gloria vient “rendre visite” à Alveira. Gloria tente de la tuer, mais Alveira a le temps d’appeler la police.
Là-dessus, Alveira quitte Londres pour un petit village, Langua, dans lequel vient de s’installer Krishna. Le chef de gare en profite pour la prévenir que la nouvelle maison de Krishna a la réputation d’être hantée depuis qu’une des familles y ayant habité ait pactisé avec le diable.
Alveira ne prend pas au sérieux les recommandations du chef de gare. Elle arrive finalement chez son hôte, accompagnée de Tikaseri, l’un des serviteurs défiguré de Krishna.
Pendant ce temps, à Londres, un mystérieux assassin tue des jeunes femmes, dont les cadavres disparaissent inexplicablement de la morgue.
Plus tard, une nuit, Alveira doit rencontrer en cachette la maîtresse de maison dans les sous-sols. Celle-ci a quelque chose à lui apprendre. Mais elle arrive trop tard pour lui parler, elle vient d’être décapitée par Tikaseri, qui s’attaque alors à Alveira. Krishna vient à son secours et met en déroute Tikaseri.
Pendant ce temps, deux hommes qui montaient la garde au cimetière de Langua sont attaqués par trois femmes sorties de leur tombe.
Krishna explique alors à Alveira que l’auteur de tous ces crimes n’est autre que son frère, un dément, défiguré lors de l’incendie de leur maison, alors que tout le monde l’avait laissé pour mort. Celui-ci veut se venger des familles qui l’ont laissé en proie aux flammes. Grâce au vaudou, il transforme leurs plus jolies filles en mortes-vivantes.
Leon Klimovsky imite Jess Franco dès le départ en nous imposant des plans touristiques sans aucun intérêt de Londres, ce qui n’est pas fait pour nous rassurer sur la qualité de LA REBELLION DE LAS MUERTAS.
En fait de zombies, le film “innove” en proposant dans son intrigue une sorte de mixe de Giallo et de fantastique.
La musique prend tour à tour des airs de mélodie classique lorsque les morts-vivants sont en action, puis se rapproche de celle des giallos de Dario Argento, dès que l’assassin commet ses méfaits. La réalisation diffère également puisque les morts-vivants se meuvent au ralenti à l’image alors que le meurtrier, lui, “travaille” à vitesse réelle. Le mélange des deux genres prend bien, et nous n’avons pas affaire à une oeuvre bâtarde.
La partie Giallo reste fidèle au genre en proposant un assassin masqué, vêtu de noir, portant gants et chapeau. Il frappe de manière sadique et implacable, avec un fil de fer pour étrangler ses victimes ou autres armes blanches. La variété de ces dernières nous permet d’assister à de nombreuses morts violentes et gores (décapitation à la faux, machette plantée en travers d’un visage, coups de couteaux, égorgement avec un tesson de bouteille…). On ne s’ennuie pas.
La partie “épouvante”, moins spectaculaire, manque d’origin-alité et nous avons de nouveau droit à une base vaudou comme explication des événements surnaturels. On se réjouira cependant de voir que Paul Naschy a quelques notions dans ce domaine. En effet, on peut lire sur une sorte de pentacle le mot “Samedi”, faisant référence au Loa (équivalent du démon) le plus redoutable de ce culte, le roi de tous les zombies.
LA REBELLION est un produit sympathique. Il se laisse voir sans ennui, même si on n’y trouve rien de transcendant. Mais il est rageant de voir que Klimovsky ne cherche pas à créer une véritable atmosphère. Les décors sont ternes, et la musique, il faut bien le dire, ruine le film. Elle lui donne un côté kitsch qui ne joue pas en sa faveur (d’après Paul Naschy, Klimovsky ne s’est jamais soucié de la musique dans ses films, et cela s’entend !). Les personnages, quant à eux, ne sont pas intéressants et Paul Naschy est trop caricatural.

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