La Reine des Neiges

Un texte signé André Quintaine

Le cinéma soviétique est réputé pour la qualité des films qu’il produisit en direction de la jeunesse. S’inspirant de la littérature internationale, il adapta en particulier de nombreux contes comme celui de La Reine des Neiges, écrit par Hans Christian Andersen.
Dans un village pauvre, Yann et Guerda sont deux enfants qui, depuis la mort de leurs parents, vivent chez leur grand-mère. Un soir, en plein hiver, ils reçoivent la visite de la Reine des Neiges. Elle propose à Yann de l’accompagner dans son royaume et de devenir son compagnon. La Reine des Neiges est très surprise lorsque le gamin refuse la vie en or et les nombreux cadeaux qu’elle lui garantit. Il préfère rester avec sa grand-mère et sa sœur, malgré la pauvreté de leur existence. Avant de partir, la Reine des Neiges réclame néanmoins un baiser, mais ce baiser transforme le cœur du garçon en glace. Il devient alors méchant et envieux et, dès le lendemain, il part avec la Reine des Neiges qui l’attendait. Au printemps, Guerda, sa sœur, s’inquiète de ne pas revoir son frère. Elle pensait qu’il comprendrait plus rapidement la futilité de la vie dorée dans le château de la Reine des Neiges. Elle décide de traverser le royaume pour le ramener à la maison.
LA REINE DES NEIGES ne dispose pas des fastes décors et de la somptueuse mise en scène d’un MAGICIEN D’OZ. En revanche, on y retrouve l’audace, la richesse et la conscience professionnelle d’artisans auteurs qui rapprochent le film du cinéma populaire. Le film se transforme en une succession de scènes enchanteresses qui raviront petits et grands. Les acteurs sont excellents, en particulier les enfants et l’action ne s’interrompt jamais. Evidemment, c’est l’aventure de Guerda traversant le royaume qui réserve les meilleurs passages.
Après avoir parcouru des paysages de montagne nous permettant de contempler des extérieurs magnifiques, Guerda rencontre des corbeaux qui parlent et qui l’emmènent dans un château qui a été coupé en deux ! D’un côté vit le roi aigri, de l’autre le prince et la princesse excentriques. Guerda devra faire attention à ne pas tomber dans les pièges sournois du roi qui désire kidnapper l’enfant afin de la remettre à son conseiller, fidèle ami de la Reine des Neiges. Puis, Guerda, en route vers le château de la Reine dans un carrosse d’or, est attaquée par des brigands qui vivent dans les arbres de la forêt. Elle devient alors l’objet de compagnie d’une enfant pourrie gâtée de la cheftaine des brigands.
LA REINE DES NEIGES propose des péripéties féeriques et extraordinaires. Si les moyens financiers ne répondent pas toujours aux ambitions des auteurs (certains passages sont réalisés à l’aide du dessin animé, l’animation des corbeaux que rencontre Guerda est d’un autre temps), la magie fonctionne sans problème et assure un divertissement de grande qualité.