La Vallée du solitaire

Un texte signé Yannik Vanesse

USA - 1950 - Alan Le May
Titres alternatifs : High Lonesome
Interprètes : John Drew Barrymore, Chill Wills, John Archer

Dans une vallée plutôt désolée, des ranchs prospèrent tranquillement. Nous sommes à l’époque de la ruée vers l’or et du far-west. Les membres d’un de ces ranchs trouvent un jeune homme plutôt mal-élevé chez eux, en train de voler de la nourriture au milieu de la nuit. Calmé et arrêté, il raconte une étrange histoire. Il aurait involontairement tué un homme qui l’avait volé, sur l’instigation de deux étranges cow-boys. L’histoire ne peut-être vérifiée, et la description des personnes fait référence à des gens morts depuis bien longtemps dans une sombre histoire de guerre de clôtures qui a marqué tous les gens de la région. Alors que tout le monde le prend pour un fou, lui se demande s’il ne voit pas des fantômes mais sait en tous les cas que quelque chose de grave se prépare.

Alan Le May réalise ce film en 1950. S’il s’agit de sa seule réalisation, il en écris aussi le scénario, tout comme il a scénarisé nombre d’autres films comme ROCKY MOUNTAIN avec Errol Flynn.

Pour le spectateur actuel, LA VALLEE DU SOLITAIRE apparaît comme un western délicieusement désuet dans sa forme, mais qui apporte une ambiance surprenante et une grande fraîcheur au genre. Alan Le May nous dépeint d’abord un clan, vivant reculé de tout mais, derrière la franche naïveté, la grande gentillesse de ce groupe de personnes, se cache une colère larvée, qui ne demande qu’à exploser. Pour nous dévoiler tout cela, le film a l’intelligence d’épouser le regard de son héros, jeune homme impulsif (et parfois considéré par les autres comme un peu sauvage et simple d’esprit, voir fou) mais nouveau dans la région, obligé d’y rester le temps que les autres aient fait le tri dans les affirmations du jeune homme. Est-ce un criminel ? Si les premières séquences vont dans ce sens, la suite est plus trouble, et le mystère s’épaissit.
Le spectateur se laisse donc porter par l’histoire, allant de révélations en révélations. Alors que notre héros reste coincé au milieu de cette famille, entre gentillesse et méfiance, il apprend à connaître ses bienfaiteurs qui sont tout autant ses geôliers, et découvre un ancien conflit qui ne demande qu’à resurgir. L’ambiance, ainsi, se fait plus sombre mais, chose surprenante pour un western, se teinte d’un soupçon de fantastique, alors que nous commençons à nous demander si les choses et personnes que prétend avoir vu le héros ne sont pas des spectres.
Alan Le May soigne grandement son ambiance, et, le film possède des personnages bien campés (c’est un plaisir de voir de vrais femmes fortes, avec de la poigne mais qui n’en font jamais trop) et des dialogues dévoilant à un rythme parfait les mystères autour de cette vallée, sans oublier quelques fusillades agréable (le final est extrêmement dynamique).
LA VALLEE DU SOLITAIRE devient assez classique avec sa conclusion, mais n’en est pas moins un très solide et intéressant western et qui aura su, au cours de son déroulement, flirter avec des ambiances surprenantes. Il mérite grandement le détour.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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