chroniques-infernales

L’Apocalypse Monstrueuse

« L’espèce humaine pullulait (…) sur la Terre ainsi que des mouches bleues sur de la viande avariée… » (P.25)
SATANACHIAS est un recueil de 4 novellas signées CHRISTOPHE LARTAS, déjà connu des fidèles de LA CLEF D’ARGENT pour SATURNE (même collection : NoKhThys).
On pense à LOVECRAFT à la lecture de ce petit livre, pour le style (toutes ces phrases très longues mais souvent d’une poésie ténébreuse) comme pour l’inspiration. Tour à tour le LOVECRAFT qui imitait avec talent LORD DUNSANY (MARSSYGNAC) mais surtout le LOVECRAFT misanthrope, plein de haine à l’égard de l’humanité et de la société actuelle.
CHRISTOPHE LARTAS s’est littéralement déchaîné dans la description d’un monde en pleine déliquescence, en proie à la pollution et à toutes les perversités. MEGALOPOLIS est un formidable tableau de notre monde, à peine phantasmé, tel qu’il sera ou tel qu’il est peut-être déjà. Un monde qui ne peut qu’agoniser, bouffi de crasse et de pourriture. Un royaume du Mal où des Grands Anciens tout droit sortis du Mythe de CTHULHU ne peuvent que régner.
SATANACHIAS, qui ouvre le recueil, narre la quête d’un homme à la recherche du diable, pas aussi mauvais qu’on le dit, puis de Dieu. Un dieu maléfique qui a l’apparence d’une mygale mutante et monstrueuse.
« Ainsi c’est toi qui a créé cette saleté d’Univers ! cette saleté d’espèce humaine ! Toi qui a créé la vie et la mort – et l’immonde toute puissance de la vie et du Mal ! » (P.24)
CHRISTOPHE LARTAS propose une vision de la divinité audacieuse, négative, d’une extrême noirceur. Une vision que n’aurait pas reniée LOVECRAFT.
LARTAS, l’écrivain, semble haïr la décadence d’une humanité répugnante, vouée à sa propre perte. Ses mots sont souvent d’une grande force pour dépeindre un monde pourri de l’intérieur, pour lequel il n’est d’autre destin que la fin absolue, l’apocalypse la plus terrifiante.
LE CYCLE décrit magistralement cette fin du monde, une révolte de la nature comme on en a rarement vu, profondément horrifique. Les textes très denses de LARTAS ont plus de puissance que bien des romans sur le même thème pourraient en rêver.
« Nos yeux coulaient hors de nos orbites comme des oeufs crus, nos dents giclaient hors de nos gencives comme des grains de pop-corn. Les nuages se liquéfiaient sur nos crânes tels des ruisseaux de pus… » (P. 31)
SATANACHIAS, ou l’enfer sur terre. Un enfer créé par l’homme.

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