Le Fléau selon Clive Barker

Un texte signé André Quintaine

THE PLAGUE débute de manière on ne peut plus passionnante. Un père se réveille un matin et se rend compte que son gamin n’est pas levé alors que son émission préférée est déjà commencée. Il y a là assurément quelque chose d’anormal… Le malheureux papa découvre alors son fils alité et dans un état catatonique. Affolé, il le prend dans les bras et l’emmène à l’hôpital… Là, des dizaines de parents apeurés l’ont devancé, portant également leur fils ou leur fille dans les bras. A la télévision, un journaliste nous apprend que c’est la stupeur dans le monde entier depuis ce matin…. Tous les enfants de moins de 9 ans ont sombré dans une sorte de coma !
Dix ans plus tard, les choses ne se sont pas arrangées. Tous les enfants nés depuis cet effroyable événement sont sortis du ventre de leur mère dans un état comateux, ce qui engendre des problèmes structurels importants puisque ces légumes réclament trop d’attention. La plupart est parquée dans des lycées transformés en dortoirs géants. Les parents les plus aisés, quant à eux, peuvent acheter des appareils leur permettant de garder leurs enfants à la maison… Du coup, les autorités pensent sincèrement à réguler les naissances… Mais ne serait-ce pas là risquer l’extinction de la race humaine !
Soudain, les événements se précipitent… Les enfants ouvrent les yeux et ne sont pas du tout de bonne humeur !
THE PLAGUE commence comme un vrai téléfilm adapté d’un roman de Stephen King avec un sujet de départ alléchant. Malheureusement, l’accroche aurait sans doute gagnée à être développée graduellement plutôt que de prendre aussi vite la direction du film de zombies.
Si l’ampleur de la révolte des enfants est mondiale, le film se focalise sur ce qui se déroule dans une petite ville. Nous suivons une demi-douzaine de personnages. Ils tentent de se cacher et de survivre face à des monstres sanguinaires qui s’attaquent à tout ce qui bouge ! S’ils ne dévorent pas leurs victimes, ils se comportent malgré tout comme de véritables morts-vivants et le film privilégie dès lors la course-poursuite entre les enfants récalcitrants et leurs géniteurs.
Ce jeu de cache sympathique ne réserve cependant guère de surprise. De même, on regrettera un final qui aurait mérité d’être un peu plus méchant. A l’heure où l’on ne cesse de nous faire peur à propos de notre responsabilité vis-à-vis des générations futures concernant l’état de la planète, ce film où les enfants s’attaquent méchamment à leurs parents aurait pu être bien plus mordant. A la place, nous avons droit à une leçon de morale sur le conflit des générations puisque c’est principalement la peur que nous évoquent les enfants qui est à l’origine du problème…
La présentation franchement légère des différents protagonistes semble indiquer que le réalisateur ou le scénariste n’étaient pas à la hauteur du projet, attestant par la même occasion que le film aurait dû bénéficier d’un bien meilleur traitement…
THE PLAGUE se laisse voir avec plaisir. Le rythme est soutenu et nous avons droit à quelques scènes classiques dans ce genre de jeu de cache-cache. La séquence qui se déroule dans le lycée et où il est question d’aller chercher l’héroïne pour ensuite se faire la malle est plutôt bien menée et réserve quelques surprises agréables. On se cache dans les salles de cours, on va de pièce en pièce en passant par les conduits d’aération… Plus tard, tout le monde trouvera évidemment refuge dans une église et notre équipe cherchera à ne pas se faire remarquer… Un petit sentiment de paranoïa est également entretenu grâce à la présence de très jeunes héros qui avaient dix ans lorsque leurs cadets d’un an sombrèrent dans le sommeil. Ceux-ci parviennent à s’immiscer parmi les enfants rebelles… Lors de ces passages, on pense un peu aux PROFANATEURS DE SEPULTURES et autres VILLAGE DES DAMNES…