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Le Mycologue

Thierry Carteret, qui œuvre depuis 1993, est déjà réalisateur de plusieurs courts-métrages que nous avons évoqués ici et appartenant toujours aux domaines du fantastiques, de la SF ou, au moins, de l’étrange. L’action du MYCOLOGUE se déroule en forêt et nous participons à l’action grâce aux images d’un documentaire dont le personnage central est un mycologue, un spécialiste des champignons.
Au départ, l’objectif était de mettre en scène une variante du PROJET BLAIRWITCH. D’ailleurs le synopsis ne s’en cache pas : « Un reportage sur un spécialiste des champignons vire peu à peu au cauchemar… ». Thierry Carteret n’en est pas à son premier essai dans ce domaine puisque dans PLANETE MORTE, le jeune réalisateur nous faisait assister aux dernières images tournées sur terre par une équipe d’explorateur. Rappelons également que LA SOUPE, tourné en super 8, suivait déjà la joyeuse cueillette de champignons par une espèce de gnome. LE MYCOLOGUE pourrait donc être une sorte de mélange de ces deux précédents courts-métrages…
Quoi qu’il en soit, LE MYCOLOGUE s’éloigne finalement assez vite du simple démarcage du PROJET BLAIRWITCH et se suit finalement plutôt comme un épisode de l’émission strip-tease, consacrée à un spécialiste fanatique des champignons, donneurs de leçons et ne sachant pas vraiment comment si prendre pour partager sa passion. Pour le réalisateur/caméraman, le documentaire tourne vite au drame tellement le sujet s’avère inepte et peu intéressant. En revanche, pour les spectateurs que nous sommes, le document se laisse voir avec amusement.
Xavier Carteret incarne ce mycologue avec plaisir et cela se ressent à la vision du film. Il ne cesse de cabotiner, d’user de formules faciles pour faire son intéressant. C’est souvent très drôle.
Paradoxalement, les phases comiques sont suffisamment réussies pour que la chute tombe finalement comme un cheveux sur la soupe. En s’éloignant du PROJET BLAIRWITCH, LE MYCOLOGUE acquiert sa propre personnalité. Du coup, on ne comprend pas ce revirement de situation lors de son final, final qui semble alors complètement hors sujet.
En l’état, LE MYCOLOGUE reste tout à fait divertissant ce qui relève presque de la performance. Totalement réalisé en famille (tout le monde s’appelle Carteret dans la fiche technique !), LE MYCOLOGUE aurait sans doute mérité d’un peu plus d’ambition ne serait-ce que parce qu’il fonctionne, et ce malgré les faiblesses d’un budget que l’on devine inexistant.

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