Le Premier Sang

Un texte signé Patryck Ficini

France - 2012 - Sire Cédric

« Il réalisa qu’on ne frappait pas avec un quelconque objet ; C’était des griffes qui s’abattaient sur la porte, à coups redoublés. Il y avait un monstre, là dehors. Une créature qui essayait de fracasser la porte. Dans le rayon de la torche, sur le mur opposé, le couloir tout entier tremblait.
Davantage de rugissements s’élevèrent.
Le monstre n’était pas seul. » (P. 302)

Un tueur (un exorciste vengeur ?) sème les cadavres de sorciers. Les deux flics de l’excellent DE FIEVRE ET DE SANG, Eva et Alexandre, mènent l’enquête à Toulouse et dans la région parisienne. Ils devront bientôt unir leurs forces pour lutter contre des ennemis d’une inimaginable puissance.
LE PREMIER SANG est le nouveau roman de Sire Cédric, qui en écrit aujourd’hui un par an. Une tradition (récente : 2009) qui contente les nombreux fans de l’un des maîtres du thriller horrifique français. Certainement l’un des plus fantastiques aussi.
LE PREMIER SANG mêle habilement une longue enquête policière, moderne et assez dynamique, à un fond occulte et profondément surnaturel. Ce dernier aspect s’accentue encore dans les 200 dernières pages qui feront délirer les fans d’horreur les plus acharnés (avec tous ces animaux zombies réellement effrayants). On se croirait dans un Pocket Terreur ( pas étonnant que DE FIEVRE ET DE SANG et L’ENFANT DES CIMETIERES soient réédités chez Pocket).
Le roman s’ouvre sur une première scène fantastique très forte, avant d’enchaîner, côté polar, sur une virée en banlieue qui tourne au cauchemar pour deux flics. Les deux aspects du PREMIER SANG sont bien là, dès les 50 premières pages. Il est permis d’être plus intéressé par l’un ou l’autre. Pour notre part, avouons que c’est le fantastique qui nous a le plus séduit et que l’enquête nous a semblé un peu longuette (comme dans LE JEU DE L’OMBRE).
La sorcellerie est au coeur de cette nouvelle aventure, sous la forme de la magie la plus rouge, à base de sacrifices humains. Eva Svärta en profite pour lutter contre les démons de son passé (lire DE FIEVRE ET DE SANG), et c’est peut-être là le plus intéressant du PREMIER SANG.
Si l’on peut être un peu réservé sur la longueur ce bon roman satanique, avec une mise en place de ses éléments parfois un peu lente, sa seconde moitié, absolument bluffante, emballe totalement et emporte une nouvelle fois le morceau. On quitte LE PREMIER SANG en ayant envie d’en lire une suite.
Sire Cédric n’a plus rien à apprendre d’auteurs comme Maxime Chattam ou Graham Masterton.
Pour finir, ne résistons pas au plaisir de citer cette scène puissante, à la EVIL DEAD :

« Elle tira. Se démena. En vain. L’arbre qui avait saisi ses poignets était trop résistant. Ses aiguilles pénétrèrent dans la peau fragile, tandis que les rameaux glissaient, se resserrant à la manière d’un noeud coulant.
Puis les branches s’écartèrent, tendant les bras de Madeleine en croix. »(P. 450)


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- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

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