Le Retour de Godzilla

Un texte signé Eric Escofier

Travaillant comme pilote pour la Kyoto Fishing Company, Kobayashi est obligé de poser son avion sur l’île d’Iwato pour des raisons de moteur. Son copain Tsukioka le rejoint afin de l’aider ; plus tard, ils assistent à un combat entre Godzilla et une espèce de tyrannosaure au dos recouvert de pointes. A l’issue de ce face à face, nos deux monstres tombent dans la mer. De retour à Osaka, les deux hommes font leur rapport devant le docteur Yamani qui leur explique que le deuxième monstre n’est autre qu’ Angurus, une bête victime des radiations nucléaires. La ville d’Osaka est gardée par l’armée qui pense qu’une attaque ne va pas tarder. Celle-ci arrive très vite, Godzilla et Angurus semant la destruction à Osaka. Kobayashi et Tsukioka sont alors engagés par l’armée afin de bombarder Iwato mais durant l’attaque, l’avion de Kobayashi se crache contre les parois de la montagne et Tsukioka parvient à déclancher une avalanche qui englouti Godzilla.
Un an après le Godzilla d’Inoshiro Honda, voilà que notre sympathique monstre revient à la charge dans un ‘come back’ imaginé par Takao Murata, auteur du premier script de Godzilla. La mise en scène en incombe à un certain Oda Motoyoshi dont ce sera l’ultime film dans le domaine du fantastique. On ne peut pas dire que ce RETOUR DE GODZILLA fut un succès populaire égalant la précédente oeuvre d’Inoshiro Honda. Le début est assez lent, puis on plonge directement dans une action soutenue où notre Godzilla national se délecte en écrasant quelques chars de l’armée et en détruisant une centaine d’immeubles ; tout cela sous les crachements de son habituel jet radio actif. L’oeuvre bénéficie d’une excellente photographie en noir et blanc de Seichi Endo et des effets spéciaux toujours aussi réussis d’Eiji Tsuburaya, qui connaîtra un immense succès populaire à travers les multitudes de trucages qu’il signera pour la TOHO. Godzilla affronte donc ici un nouveau monstre prénommé Angurus (appelé aussi Gigantis pour la version américaine) réalisé par Hugo Grimaldi. Gigantis rejoindra les autres bestioles de l’armada nipponne : Varan, Megalon, Ghidrah, Baragon…
Certes, on s’amuse beaucoup en regardant ce film même s’il ne porte pas l’illustre signature d’Inoshiro Honda. Ce RETOUR DE GODZILLA nous montre à travers ce cataclysme causé par l’arrivée de ces deux monstres les périls de l’après nucléaire, les causes de l’après Bombe A, mais aussi cette force nipponne qui malgré les lourdes pertes humaines affichera une certaine fierté de sortir vainqueur d’une lutte annoncée comme perdue d’avance. Godzilla reviendra 8 ans plus tard sur les écrans où il affrontera une autre star du cinéma : KING KONG.