Le Retour de l’Homme Invisible

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

USA - 1940 - Joe May
Titres alternatifs : The Invisible Man Returns
Interprètes : Cedric Hardwicke, Vincent Price, Nan Grey, John Sutton

Après avoir connu de nombreux succès avec une série de films d’épouvante tournés au début des années ’30 (FRANKENSTEIN, DRACULA, LA MOMIE et L’HOMME INVISIBLE), la Universal décide, au début de la décennie suivante, d’exploiter ses figures horrifiques les plus populaires. Tout en introduisant le nouveau personnage du Loup Garou Larry Talbot (toutefois précédé par le lycanthrope de WEREWOLF OF LONDON en 1935), le studio multiplie les séquelles : quatre nouvelles aventures la Momie, différentes versions de Frankenstein, plusieurs suites à Dracula, etc. L’amateur finit par s’y perdre, d’autant que nos créatures s’affrontent (FRANKENSTEIN RENCONTRE LE LOUP-GAROU), se fréquentent (LA MAISON DE DRACULA, LA MAISON DE FRANKENSTEIN) et finissent par faire davantage rire que frissonner (avec la déchéance des parodies animées par le duo Abbot & Costello).

Mais nous n’en sommes pas encore là et, au début des années ’40, une séquelle officielle à l’excellente (et toujours inégalée) adaptation du roman d’H.G. Wells par James Whale est lancée : assumant sa fonction continuatrice dès son générique, LE RETOUR DE L’HOMME INVISIBLE débarque sur les écrans américains en janvier 1940. La réalisation est assurée par le bien oublié Joe May (qui venait de signer HOUSE OF FEAR toujours pour la Universal) et le scénario est écrit par le romancier de science-fiction Kurt Siodmak, auteur du classique « Le cerveau du nabab ». Les effets spéciaux sont, à nouveau, confectionnés avec talent par John P. Fulton qui se verra nominé à l’Oscar (notons pour l’anecdote que le Blu Ray permet de distinguer certains des fils qui donnent vie à notre Homme Invisible).

L’intrigue concerne Sir Geoffrey Radcliffe (Vincent Price dans un de ses premiers grands rôles) condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis. Frank Griffin, le frère du fameux Homme Invisible originel, vient à son aide et lui offre son sérum d’invisibilité afin qu’il puisse échapper à l’exécution. Le détective Sampson soupçonne la vérité mais Geoffrey tente d’utiliser ses nouveaux pouvoirs afin de découvrir le véritable meurtrier. Le problème est que le sérum le rend peu à peu fou…

Sans rivaliser avec son prédécesseur, LE RETOUR DE L’HOMME INVISIBLE constitue une très efficace série B. Sa durée réduite (81 minutes) en assure le rythme enlevé et le film trouve l’équilibre souhaité entre les passages merveilleux, l’émotion, l’angoisse et l’humour. Certains passages fonctionnent de fort belle manière et s’approchent de la réussite de l’HOMME INVISIBLE, notamment ce diner en apparence anodin qui voit un Vincent Price enturbanné parler de manière de plus en plus grandiloquente avant de s’emporter, trahissant ainsi l’hystérie mégalomane et criminelle qui s’apprête à le submerger. Les passages à effets spéciaux sont parfaits pour l’époque et encore impressionnants aujourd’hui : l’Homme invisible se déshabille, utilise divers objets, vole les vêtement d’un épouvantail ou redevient en partie visible sous la fumée d’un cigare. De la belle ouvrage même si quelques fils sont parfois visibles. Rien de bien grave en regard de la réussite générale de cette suite de haute volée.

La réussite critique et commerciale de cette première séquelle devait en amener bien d’autres durant les années ’40 pour le plaisir des amateurs de divertissements fantastique de qualité.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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