Le Scorpion Rouge

Un texte signé Yannik Vanesse

Afrique du Sud, USA, Namibie - 1988 - Joseph Zito
Titres alternatifs : Red Scorpion
Interprètes : Dolph Lundgren, M. Emmet Walsh, Al White

Le lieutenant Rachenko est un spetsnaz, et un des meilleurs qui soit. Il est envoyé en Afrique pour assassiner un chef rebelle anti-communiste. Pour cela, il doit devenir ami avec un de ses plus fidèles suivants, actuellement emprisonné par les Cubains sur place (que les Russes soutiennent). La mission ne se passera pas du tout comme escompté, et Rachenko va devoir faire un choix.

Joseph Zito a participé à l’âge d’or du cinéma d’action testostéroné américain des années 80. Outre RED SCORPION, il a ainsi réalisé deux des plus marquants films avec Cuck Norris, à savoir PORTE DISPARUS et INVASION USA. Ce n’est donc pas surprenant que pour RED SCORPION, il demande à une autre légende du cinéma musclé de tenir le premier rôle, à savoir Dolph Lundgren. Ce dernier est surtout connu pour avoir joué dans ROCKY 4, LE PUNISHER ou encore UNIVERSAL SOLDIER, dans lequel il se retrouvait aux côtés de Jean-Claude Van Damme (et plus récemment pour la saga EXPENDABLES, qui associe justement les légendes de cette décennies, les confrontant à leurs successeurs). Mais il a joué dans un très grand nombre de séries B, comme DARK ANGEL, BLACKJACK (réalisé par John Woo) ou encore dans DANS LES GRIFFES DU DRAGON ROUGE (avec Brandon Lee). Il est apparu dans le classique cyberpunk JOHNNY MNEMONIC (dont le rôle principal était tenu par Keanu Reeves) et a incarné Musclor dans l’adaptation LES MAITRES DE L’UNIVERS. Dolph Lundgren est aussi passé à la réalisation, pour se mettre en scène dans plusieurs films d’action des plus efficaces, comme THE MECHANIK ou THE DEFENDER.

RED SCORPION est resté très connu des amateurs de cinéma d’action des années 80, et Carlotta réédite le film dans une superbe édition, l’image retravaillée permettant d’apprécier ce film dans des conditions idéales.
RED SCORPION est, sur le papier, d’une grande simplicité. Dolph Lundgren incarne forcément un soldat d’élite, et va dégommer des ennemis par dizaines, à grand renfort d’armes automatiques et d’explosions. Cependant, nous sommes en pleine guerre froide et, si Dolph Lundgren incarne un soldat russe, il est nécessaire qu’il retourne sa veste.
Cette prise de conscience se fait après qu’il ait été trahi, et passe par une convalescence associée à un cheminement intérieur quasiment chamanique (lors duquel le titre du film prendra tout son sens). Cette séquence est loin d’être inutile ou ennuyeuse, creusant un personnage jusque là plutôt caricatural, le faisant découvrir un pays qu’il n’avait fait qu’effleurer, tant il était, jusque là, tout entier dédié à sa mission. De plus, Joseph Zito, en mettant en parallèle cette prise de conscience de son héros russe, et les exactions des Communistes face aux rebelles, ne fait qu’accentuer l’importance de ce revirement, tout en rendant le spectateur impatient de voir Dolph Lundgren prendre enfin les choses en main et faire payer les vils soldats.
Mais l’intelligence de l’histoire, c’est aussi de ne pas montrer les Russes comme le diable incarné. Certes, les chefs sont mauvais et dénués de morale, mais Rachenko, en décidant de lutter contre ses anciens supérieurs, ne rejette pas son appartenance à l’armée russe. Au contraire, il est fier d’être spetsnaz, et c’est justement en voulant lui retirer cette appartenance à ce corps d’élite que le général pousse son meilleur homme à se rebeller et à disparaître dans le désert (où il pourra rencontrer l’homme qui va le pousser à se plonger en lui-même et à lutter pour ce qui est juste).
Ainsi, RED SCORPION est plus qu’un film de guerre. Mais c’est aussi un excellent film d’action , ne lésinant pas sur les courses-poursuites en véhicules, les explosions et les morts. C’est donc, pour le spectateur, un festival de maquettes et de miniatures qui explosent, tout étant fait sur le plateau, pour le plaisir des amateurs de cinéma d’action rétro. RED SCORPION dispose de nombre de morceaux de bravoure, le summum étant atteint avec l’arrachage de bras du chef au sein de la base, un grand moment joyeusement sauvage et gore.
RED SCORPION est donc un grand classique du cinéma d’action mais qui mérite d’être revu, car il est aussi plus que ça, un très bon film, tout simplement, et on ne peut que remercier Carlotta de rééditer ce genre de pépite.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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