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Le Sens Du Devoir IV

Après la vraie fausse retraite de Michelle Yeoh en 1987, un étrange épisode III pas vraiment dans le ton de la franchise, aucun fan de la série sur vitaminée LE SENS DU DEVOIR ne s’imaginait, un jour, revoir un nouvel opus digne de ce nom. Au contraire beaucoup craignaient un quatrième volet de facture moyenne, voire pire! Et puis, en 1989, un certain Yuen Woo-Ping s’attelle à la mise en scène de LE SENS DU DEVOIR IV…
Dans LE SENS DU DEVOIR IV on retrouve la jolie fliquette Rachel Yeung toujours adepte des méthodes musclées. Elle est sur la piste de Luk, un petit dealer mêlé à un gros coup et témoin du meurtre d’un policier. Elle est aidée dans sa tâche par le Capitaine Donnie Yan…
Avec ce dernier opus, la série LE SENS DU DEVOIR se clôt en beauté. Yuen Woo-Ping, dix ans avant d’être consacrée superstar par le MATRIX des frères Warchowski, signe ici ni plus ni moins que le meilleur film de la franchise, et accessoirement l’un des meilleurs films d’action des années 80. Il retrouve la recette qui fit le succès des premiers YES MADAM! : « buddy movie » = action + humour, le tout dosé avec une efficacité dévastatrice. Il est aidé dans sa tâche par une future star du genre, Donnie Yen.
Cet artiste martial d’exception qui est aujourd’hui, sans conteste, la plus grande star du cinéma d’action hongkongaise est à l’époque un inconnu. Sa prestation virile dans LE SENS DU DEVOIR IV crève l’écran. Depuis le milieu des années 2000, il a débuté une collaboration fructueuse avec son compère Wilson Yip. Ils ont concocté une série de films qui réjouit tous les fans de coups de tatane made in HK : SPL avec Sammo Hung dans un rôle de méchant ultra jouissif (2005), FLASHPOINT avec son final pugilistique dantesque (2007) et surtout IP MAN (2008), certainement le plus grand film d’arts martiaux (avec LE MAITRE D’ARMES de Ronny Yu avec Jet Li en 2006) de la dernière décennie.
Rachel Yeung est toujours campée par la charmante Cynthia Khan : une actrice et artiste martial d’exception qui voulut tellement être Michelle Yeoh qu’elle finit sa carrière en essayant de la singer tristement dans un remake poussif du premier YES MADAM! (Chun Leung Chan-1995).
Le reste de la distribution comprend quelques futures stars à l’image du métis Michael Wong vu récemment dans SEVEN SWORDS (Tsui Hark-2005).
Cette joyeuse bande passe son temps à se foutre sur la gueule, à effectuer des chutes vertigineuses et à se « course-poursuiter » en moto!!! On retiendra plus particulièrement une baston phénoménale entre Donnie Yen et un « big bad guy black » qui voit son orgueil remis en place… sévèrement.
L’humour présent dans les combats, le charme de la belle « tataneuse » Cynthia Khan, la testostérone de Donnie Yen, la connerie insondable des méchants vraiment très bêtes et très méchants (et puis pour une fois ce ne sont pas des japonais qui trinquent mais des occidentaux) sont les ingrédients de ce cocktail explosif nommé LE SENS DU DEVOIR IV.
Avec ce quatrième opus Yuen Woo-Ping signe, tout simplement, un film majeur dans l’histoire du cinéma d’action. Bien sûr, le scénario est plus qu’indigent, mais la mise en scène est tout simplement révolutionnaire. D’ailleurs DIE HARD signé par John McTiernan l’année précédente, bien que très efficace, s’avère plutôt fade si on le compare à la pelloche de Yen Woo-Ping. Ce dernier et ses compères de l’époque tels John Woo et Tsui Hark vont bientôt être soudoyés par Hollywood, ce qui fait de LE SENS DU DEVOIR IV le chant du cygne d’un certain type de cinéma de genre. Avec cette bobine Yen Woo-Ping livre un film qui n’a pas d’équivalent dans le reste de sa filmographie, loin de la profusion de câbles « matrixienne », une véritable pépite du cinéma d’exploitation à voir et à revoir et à revoir et à revoir…

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